BD dans la ville (5)

Publié le 26 janvier 2012

J’avais raison, je crois, de préférer ce jour d’avant… Le public n’est pas encore là, mais la journée a pourtant déjà été épique. Et je commence à comprendre que tenir une chronique de ces journées de festival ne sera pas de tout repos…
Aujourd’hui, le matin apporte une illustration de ce que j’énonçais dans le billet d’avant, sur le cloisonnement très sociologique du Festival. Première heure, petit déjeuné protocolaire avec la délégation coréenne.

Ensuite, les choses s’affolent. Je vais vous épargner une bonne part de mes tribulations. Si j’avais une 2e journée par journée, peut-être… J’ai croisé Sardon (le Tampographe) dans la rue. Je me demandais hier si j’allais le croiser. Je me demandais hier si on se reconnaitrait. On s’est reconnu, même si mentalement je n’arrive pas à renouer ce présent avec mes vieux souvenirs. Une bonne quinzaine d’années représente un fossé difficile à combler. Il a juste eu le temps de me signaler qu’il avait lu ce que j’avais écrit… Et ça m’a juste provoqué un petit frisson glacé, d’abord parce que je n’aurais pas imaginé qu’il lise ça, et si vite, et aussi parce que j’ai pris conscience que j’étais lu, et que si je suis toujours inattentif, je le suis particulièrement dans ces petits textes de fin de soirée qui sont écrits dans un évident état de fatigue… La honte quoi !
J’ai découvert qu’Hergé portait des lunettes… ça me permet de vous présenter son buste officiel, dans « sa » rue éponyme, modelé par son ami Tchang. Jusqu’à maintenant, il avait plutôt bon socle, bon œil… Mais ce genre d’intervention est une tradition du Festival.

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J’ai entendu un chapelet d’énormités lors de l’enregistrement d’une émission de radio (Les Affranchis) en direct d’ici. Je suis toujours étonné du stoïcisme des professionnels d’une profession, ici la bande dessinée, lorsqu’ils entendent les idioties que profèrent les journalistes et les chroniqueurs. Il faut une force de caractère étonnante pour rester de marbre ! Même pas une discrète grimace !

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Le jeudi, c’est le jour des pros et des scolaires…

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Jusqu’ici, je n’avais toujours pas vu l’exposition officielle du Président de cette année. Dans le programme, l’inauguration de l’expo en présence d’Art Spiegelman devait avoir lieu à 14 h 30, et naturellement, je dois garder une trace vidéo de cet événement historique.

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Le problème, c’est que jusque-là, j’ai sillonné le Festival sans accréditation, sur mon simple « statut professionnel ». Mais l’inauguration, ça passera pas :  nombreux vigiles peu amènes ! Je dois donc récupérer en urgence le sésame qui est à la fois une obsession et un véritable enjeu social pendant ces quatre jours. Zigzags dans la ville qui me mettent en retard. Badgé, enfin, je dégouline dans la vallée, et crois arriver très en retard. Mais les choses ne se passent pas comme prévu. La plupart des officiels n’ont pas pu rentrer, il y  a trop de monde, et Art Spiegelman qui visite son exposition provoque de tels attroupements que le service d’ordre doit interdire les zones d’expo dans lesquelles il se trouve… Pas pratique.

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Je traine un moment dans les coins sans « Art Spiegelman », et décide de faire comme les photographes, attendre qu’il sorte…
Chose profondément idiote, comportement codé, réflexe conditionné qui donnera surement une photo aussi commune qu’inutile, si elle a de la chance d’être à peu près réussi. Il finira par sortir comme une rock star, ce qui est étrange quand même ? Non ? Et un groupe d’adolescents se mettra même à hurler quand il partira en courant pour rejoindre son autre exposition de l’autre côté du fleuve. J’ai dû avoir une hallucination auditive, mais j’ai entendu une jeune fille hurler « Spiderman !!! » et non Spiegelman…

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Aller, vous vous dites, hé bien, il a réussi ! En fait, non, la photo était complètent raté, je sais pas faire ce genre de chose, mais la caméra m’a donné une seconde chance… Ce sont plus des photogrammes que des photos…
Je déteste le bus… mais la navette gratuite passait juste là, et si vous voulez expérimenter ce que peut être un bus « bobo », et bien venez prendre la navette du Festival !

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Bon, c’est assez agréable en fait, mais je vais rater pas mal de choses très officielles, « choses » que je vois passer sur facebook, balancé de son téléphone par un collègue… C’est pratique. Je me sens dédouané…

À 18 heures, dilemme : suivre le photographe dans un lieu cosy avec Art Spiegelman, Françoise Mouly et quelques autres, ou le vernissage de l’exposition à laquelle participe ma compagne…

18 h 30, on contourne la Maison des Auteurs, et en face, une queue pour entrer dans le chapiteau « jeune talent ». Comme je m’interroge à haute voix, quelqu’un qui arrive derrière moi me dit (pendant le Festival, les gens se parlent) « c’est très sélect, on ne rentre pas comme ça… » Et je suis amusé en pensant encore à mon billet d’hier, et en même temps, je me demande ce qu’il entend par « sélect » vu qu’en ce moment même, une réunion très restreinte a lieu avec le président de ce FIBD dans une toute petite salle de l’Hôtel de Ville… La sociologie est soumise à la Loi de la relativité…
Nous, nous sommes là pour le vernissage de la Maison des Auteurs… (En face de la chose au dessus). On sait qu’on va y retrouver de très nombreux amis. Ce vernissage est une sorte de point fixe pour d’anciens résidents dont certains reviennent de très très loin pour l’occasion. Malgré tout, cette année, je remarque une nette baisse de fréquentation.

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C’était le jeudi du Festival international de la BD d’Angoulême. C’était le premier jour, et déjà, je termine cette chronique KO. Je vais tenter de tenir jusqu’à la fin, mais il est fortement probable qu’arrive le vendredi soir, et ensuite le samedi soir, et je ne sais pas si le prochain billet sera écrit le soir, le matin ou l’après-midi… et je ne sais pas dans quel état je l’écrirais…

À suivre… BD dans la ville 6

Billet précédent : BD dans la ville 4

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6 comments

  1. Cette chronique est bien agréable à lire et à parcourir, on te suit avec délectation #quelques vitamines pour les prochains jours 😉

  2. @ Alain : Je ne suis pas porté particulièrement sur la BD, mais je me suis pris à lire cette chronique depuis le début. J’apprécie beaucoup.

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