écritures

Perds-toi !

Perds-toi !

Dans tes ombres Dans tes lumières Combien d’années ? Combien d’erreurs ? Combien de violences d’alcool d’abandon ? Je me souviens des jours ou j’ai voulu mourir Je me souviens surtout de ceux ou j’ai voulu qu’elle me tue Je suis arrivé jusqu’ici sur ce blog j’accepte ce que je déteste Je n’ai qu’une manière Continue reading Perds-toi !

Trou

Trou

J’ai mis deux jours à me souvenir de ce nom : Cy Twombly. Celui-ci, pour une raison que j’ignore, je l’avais abandonné si loin qu’il ne revenait pas sur la langue. Une souffrance. Dans ce cas précis, j’invoque toujours à haute voix « Psychopathologie de la vie quotidienne ». Incantation, peut-être consolation. Mais rien à Continue reading Trou

J’ai abandonné…

J’ai abandonné…

la peinture qui m’a changé, J’ai abandonné Monet et Kirchner, j’ai abandonné Zurbaran, Cézanne et Picasso, j’ai abandonné Bonnard, j’ai abandonné Gainsborough, j’ai abandonné… Oui, j’ai abandonné Chardin, oui… et même Fragonnard, j’ai abandonné Freud, Van Dongen, Tapies, et la repro délavée de Gauguin de mon père, j’ai abandonné Grosz et Goya Goya Goya, j’ai Continue reading J’ai abandonné…

C’est ici

C’est ici

Je cherche ailleurs, insatisfait. C’est ici. C’est ici que je reviens, ici, chez moi. C’est un balcon, une avancée, comme une scène au-dessus d’un air modeste. Pas de grandiose, rien de grandiloquent, pas le truc à faire frémir un romantique, non, juste un espace assez vaste qui se perd rapidement en vallons usés.  Dessous, en Continue reading C’est ici

Le conte

Le conte

Je pense avec tristesse au pantin que j’envoie chaque matin à la guerre. Chacun de ses gestes, chacune de ses paroles devrait me faire mourir de honte.

Ithyphallique

Ithyphallique

Ça revient ? C’est ça ? Avant, jusqu’à quoi ? Trente ans ? Confiance absolue et puissance vitale. La parole haute. Ensuite, l’animal piégé, tournant en rond dans sa cage. Transformé en rampant. Et aujourd’hui. Là. Je me suis vu comme un mammifère marin plongé dans des fonds noirs, en lente parabole, avant de remonter, péniblement, et d’émerger, enfin, Continue reading Ithyphallique

Le vieil homme et l’amer

Le vieil homme et l’amer

Je ne me souviens plus où j’ai lu ça, au début de mon adolescence : « qui n’aime pas l’amertume, n’aime pas l’amour ». Une parenthèse, juste pour tenter de justifier le malheureux jeu de mots du titre de ce billet… Le sujet : relire Hemingway maintenant, c’est inattendu.

Exilé

Exilé

Encore un autre bout de trottoir qui traine sous mes yeux, encore un coin sale du monde, quelque part. Je pense « Je suis une insulte à ce qu’ils sont tous, comme ma naissance est une insulte faite à mes parents ». Et je laisse ça là, collé à la crasse de ce coin-ci du sol.   Continue reading Exilé

La vie de bureau, ses silences, ses profondeurs…

La vie de bureau, ses silences, ses profondeurs…

En guise de titre, un aphorisme — presque un haïku — que j’avais publié le 26 aout 2009 sur mon blog d’alors. Aujourd’hui, peut-être devrais-je le compléter, ou l’actualiser. Cette partie de ma vie reste encore occulte, non inscrite, non exprimée, alors que j’aurais juré qu’à une telle date — cet aujourd’hui provisoire — je Continue reading La vie de bureau, ses silences, ses profondeurs…

Elfriede

Elfriede

Il n’y a qu’un grand écrivain vivant. Il n’y en a qu’un qui soit un monstre à la mesure des monstres qui servent encore d’étalon : les français du XIXe siècle. Il n’y en a qu’un, c’est ainsi. Mais aujourd’hui, il n’est pas français, et pour tout dire, ce n’est pas un homme. Bien sûr, l’histoire littéraire Continue reading Elfriede

Métaphysique

Métaphysique

Je m’interrogeais… sur mon état mental… Je m’interrogeais, me demandant ce que ça pouvait bien indiquer de trouver « une qualité romanesque » à l’odeur de pisse et de merde montant du fond de ses chiottes…

Dans mon ciel

Dans mon ciel

Dans mon ciel se dessine une ligne blanche fine droite et tranchante. Cette ligne n’est pas à mon échelle. Elle passe haute coupant le monde traversant une chaine de montagnes et la méditerranée. Elle est la trace élégante d’une autre géographie. Ici, à mes pieds, mon monde d’ennui, de paix grise et douce, de mort Continue reading Dans mon ciel

Qui suis-je ?

Qui suis-je ?

Oui, qui suis-je ? Mais attention, pas le qui suis-je habituel, celui auquel je réponds, pour moi, depuis toujours, imparfaitement, et encore plus imparfaitement sur le réseau, en y stockant mes archives, comme un abandon à l’inéluctable, avec ce fond de mélancolie spécifique des poètes qui s’inscrivent tout en sachant que rien ne reste jamais Continue reading Qui suis-je ?

marche pas

marche pas

Ça n’a pas marché. J’ai pris une semaine de vacances, en espérant beaucoup, et rien. Le blocage complet. Juste attendre que le temps passe, sans cervelle, sans envie, sans énergie. Bien sûr, je peux bien dire que c’est le solstice d’hiver, qu’il n’y a plus de lumière, que tout le monde est à plat… Oui. Continue reading marche pas

Inquiétude

Je m’interroge parfois, car j’aimerais savoir pourquoi je ne peux inscrire la joie. Je m’interroge parfois, une seconde. Je me demande ce qu’est cette sourde inquiétude qui ne me quitte pas, cette inquiétude que je sais pourtant parfaitement inutile, ou plutôt vide. Une inquiétude vide, une inquiétude qui n’annonce aucune catastrophe, qui n’est le pressentiment Continue reading Inquiétude

Toute petite fin

Cette déception, celle de ne rien ressentir. Je m’en souviens, je me souviens de ce moment lorsque je sors pour la dernière fois de la caserne, de la délivrance attendue, et de rien, de l’anesthésie, du vide, de la déception, alors, de ne rien ressentir, de ne rien ressentir en balance d’une éternité de contrainte. Continue reading Toute petite fin

Expérience

Expérience

L’expérience tourne à vide. Chaque jour, je me demande ce que je fais là. Chaque jour. Chaque jour, j’y suis. Et pourtant, je regarde, partout. Je regarde le bord de la route, je regarde mes pas qui engrainent pas après pas, comme une mécanique.