mélancolie

Gueule

Je voulais boire, et dire des conneries. J’ai bu, et j’ai dit des conneries. Et je voulais la gueule de bois et la nausée. Je voulais quelque chose comme une borne, un arrêt, un crash disque, je voulais que ça s’arrête. Je voulais me réveiller avec des choses en moins, décharger mes ordures, effacer des Continue reading Gueule

Toute petite fin

Cette déception, celle de ne rien ressentir. Je m’en souviens, je me souviens de ce moment lorsque je sors pour la dernière fois de la caserne, de la délivrance attendue, et de rien, de l’anesthésie, du vide, de la déception, alors, de ne rien ressentir, de ne rien ressentir en balance d’une éternité de contrainte. Continue reading Toute petite fin

Expérience

Expérience

L’expérience tourne à vide. Chaque jour, je me demande ce que je fais là. Chaque jour. Chaque jour, j’y suis. Et pourtant, je regarde, partout. Je regarde le bord de la route, je regarde mes pas qui engrainent pas après pas, comme une mécanique.

Disloqué

Bien. Dont acte. Je suis disloqué. Éparse, ce qui m’appartient, comme autant de membres fantômes, gît loin de moi, ce moi incertain du manque de substance, ne laissant à moi qu’une gêne sourde. Dire qu’on entend qu’internet est confusion ! Que dire alors du salariat, de cet esclavage moderne qui disloque et broie, qui arrache, Continue reading Disloqué

Déversoire

Trop pleine. Cette année commence trop pleine. Je ne me débarrasse pas d’un malaise constant. Une impression de m’être perdu quelque part, entre deux bureaux, entre deux tâches éreintantes… J’arrive jusqu’ici noué, et la douleur évoque une période équivalente d’il y a trois ans. Je me suis encore perdu. Et ça me condamne à inscrire Continue reading Déversoire

Mélancolia

Mélancolia

Tout va bien. Oui, vraiment, tout va bien. Bon, Eva est revenue hier soir. Et repartie déjà, laissant une traînée d’angoisse derrière elle. Mais tout va bien. Même mon étrange salariat, si définitivement exogène, est en ce moment transfiguré par mes petits camarades. Je suis emporté par leur bonne humeur, leur mélange de candeur, de Continue reading Mélancolia

Toi, là

…Esprit. Je sais que tu as un cerveau. J’entends bien que tu as de l’esprit. Bien. Beaucoup ont un cerveau, et certains ont un esprit. Bien, mais cela, là, cela va-t-il plus loin ? Y-a t’il autre chose ? Est-ce que cette autre chose passe par le corps, ou plutôt par certaines aptitudes sensorielles ? Je n’en suis Continue reading Toi, là

Brusquement

Je me suis souvenu. J’avais oublié, dans la scansion des jours égaux. J’avais oublié comment j’avais été seul, et comment j’avais aimé, un jour, me découvrir moins seul. Alors, puisque je me souviens, avant d’oublier encore, je devrais inscrire. Je pensais au roman, et même, même à la troisième personne. Et pourtant, comment espérer échapper Continue reading Brusquement

Lourdeur, une aigreur

Toujours la même. Je comprends le sourire légèrement cynique de Bourdieu buvant sa blonde. La société est écrasante de tristesse. Dans l’après-midi, une angoisse. Je descends dans le bureau des filles. Je m’installe derrière l’ordinateur de Ch., notre apprentie, et je regarde. Je suis pris par une tristesse… une tristesse sociologique. Sociologie, c’est le mot Continue reading Lourdeur, une aigreur

Bon pour le service

Bon pour le service

On ne goûte jamais assez les moments où l’air est bon. Je me laisse parfois glisser le long du paysage, chemin de transverse qui m’assure une trajectoire aérienne. J’espère toujours ne pas être pressé. Mais je le suis, de naissance, et la traverse, l’azimut brutal, sied à mon tempérament. Sale manie, qui me fait prendre Continue reading Bon pour le service

Reprise

Reprise

J’avais à peine changé le nom de cette première feuille que j’ai visualisé mes genoux écorchés, et les rustines kitchs qu’on achetait en mercerie pour réparer les pantalons… Non, après une semaine à me demander comment j’allais enfin commencer à écrire dans ce nouveau « contenant », dont j’ai longuement mûri la structure. Je me suis enfin Continue reading Reprise

Douleur du réseau

Douleur du réseau

(Ce texte est une esquisse) « L’Univers nous reprend, rien de nous ne subsiste, 
Cependant qu’ici-bas tout continue encor. 
Comme nous sommes seuls ! Comme la vie est triste ! » Jules Laforgue Le syndrome d’Alexandrie Douleur au singulier. Mais il serait possible de préciser, et d’aborder des douleurs, comme celle évidente de la ruche, cette confrontation brutale à Continue reading Douleur du réseau

Arriverais-je à

Arriverais-je à

Bien obligé d’accepter ce qui disparaît, comme ce texte, que je commençais enfin… Avant que le logiciel ne disparaisse dans les limbes numériques. Ça arrive jamais. C’est pour ça que c’est traumatisant. On s’y ferait, sinon… Mais voilà, comme une malédiction. Mais tenais-je tant que ça a ce bout de texte ? J’avais enfin commencé à Continue reading Arriverais-je à

Texte exhumé

J’ai retrouvé des fragments de texte de 98, ou 99… L’ensemble intitulé « Le refus ou mon sein surnuméraire ». C’est encore une sorte de prototype de ce site même ouvert en 2006. Comme si j’avais passé dix ans d’essais avant de me lancer. J’y retrouve quelques considérations fumeuses, une langue poéteuse qui m’est presque désagréable, et Continue reading Texte exhumé

ORL

ORL

Rendez-vous chez l’ORL de l’hôpital. Je viens de me taper deux salles d’attente, dans deux étages différents absolument labyrinthiques. C’est un « grand ensemble » hospitalier. il ne risque donc pas d’être fermé par les nouvelles politiques. Cette manie gestionnaire provoque une concentration qui accentue tous les problèmes sociaux, et donc contredit de fait la finalité de Continue reading ORL

Une semaine vacante

Voilà, je le sentais venir. Je me suis écroulé cette après-midi, une sieste plombée entrecoupée de rêves étranges. Et maintenant, un semblant de baby blues… Je me suis abruti sur de nouvelles recherches, mais en vain. Rien ne me distrait, je m’énerve de tout, et tout m’insupporte. Je n’arrive pas à intégrer ce qu’il s’est Continue reading Une semaine vacante

Mishima et moi

Dans la base de WebObjet, je trouve une note que je n’avais pas publié. Datée du 7 février 2007, cette note a été écrite juste après l’interruption momentanée de la grande page « ça recommence comme ça » [disparue]. Je ne me souviens pas pourquoi elle n’a jamais été publiée. Je la pose ici, dans Continue reading Mishima et moi

L’affichette

J’emporte mes jolies radios de mon crâne chez mon médecin. Enfin, pour être exacte, chez la remplaçante de mon médecin, qui lui est en arrêt maladie depuis des mois… Impossible de savoir ce qu’il a… J’approche de la porte ancienne, assez mal entretenue. Je suis arrêté par une affichette sortie d’une imprimante laser, épinglé à Continue reading L’affichette