C’est déjà ça

Publié le 6 août 2016

Donc, selon Robert Musil, la pulsion réactionnaire viendrait d’une stratégie très personnelle d’un individu n’assumant pas ses propres impuissances. Malheureusement, il y a une explication plus mécaniste : l’inertie. Le phénomène physique suffit largement pour expliquer cette allergie à la moindre altération de son environnement social.

Je ne vais pas répéter ici la définition de l’inertie, que je connais par coeur depuis qu’un professeur a lancé « c’est la propriété de votre cerveau qui l’empêche de retenir cette définition ». L’esprit de sa formule a eu pour effet de graver la définition exacte, au mot, dans ma caboche capricieuse. Il me reste donc cette chose-là de ma scolarité. C’est déjà ça…

De cette petite réflexion, je peux peut-être tirer une critique de « L’homme sans qualités ». À force d’hygiénisme, le texte verbeux transforme tout, le moindre vil mécanisme mental, en longue procédure esthétique. La jalousie devient la quête d’un hors champ, et la frustration réactionnaire une démarche psycho-culturelle complexe…

La subtilité psychologique de certains romans ne serait alors que médiation, que l’une des expressions de « l’euphémisation bourgeoise », qui transforme tout en objet culturel prédigéré, « convenable », sans les brutalités, rugosités ni aspérités des arts populaires.

Mécanisme évoqué ici :

Satyre médiatique

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