Culte

Publié le 16 avril 2013

On s’était choisi un dieu. C’est une tradition chez moi, depuis qu’à l’âge de 11 ans, j’avais vu les grosses mains de l’évêque, son accoutrement ridicule, et que je n’y avais rien vu d’autre que de la stupidité et deux trois choses inavouables. Parfois, elle dit « oui, mais toi, tu es croyant, pas moi ». Hum… C’est si compliqué, et puis il ne faudrait pas négliger les totems, animaux en tous genres, moi, c’est généralement l’éléphant, pour mon manque de mémoire et pour autre chose dit-elle… (ma balourdise ?). Et il y a les dieux conjoncturels… Ces dieux qu’on se donne, collectivement, à certains moments de la vie. Pendant mes études, il y avait eu Ptah, pas bon à grand-chose, mais quand je l’ai rencontré, et avant d’être « ensemble », nous nous sommes donnés à Dionysos. Et le culte de Dionysos, ça avait de la gueule ! Alors pour rendre ce culte, nous avons organisé une exposition à deux, puisqu’il ne restait que nous, au bout, que j’avais dit à Fabrice, « maintenant, c’est terminé, maintenant, je ne travaillerais plus qu’avec elle… Je suis désolé » et il devrait s’en contenter comme scène de rupture, puisque, même si je les aime, ça restera platonique, avec toi, toi et quelques autres. Donc, nous avions décidé, en mai, d’organiser une exposition qui s’intitulerait « en mai, fais ce qu’il te plaît », et c’était la deuxième fois que nous allions faire une série de photographie autour du culte de Dionysos. Mais si la première, exposée à Arles (En Arles, disent-ils), travétait d’un genre de symbolisme rigolard, la deuxième serait empreinte de notre expérience. Alors, les photographies ne seront plus symbolistes, et en point d’orgue, une photographie de mon sexe en érection, plein cadre, sous laquelle les notables devront trinquer,  converties involontaires à notre culte personnel, sans broncher, « parce que c’est de l’Art »… Ce n’était même pas de la provocation, comme quand j’ai traversé la ville en nuisette transparente (qu’en nuisette) et talon haut, pour aller boire une bière adossée au comptoir du bar. Nous étions portés. Un dieu devait bien nous accompagner !
Sinon ? Ha ! Grande histoire ! Je n’ai jamais pu me décrasser de la gangue niaiseuse du christianisme. Et ensuite ? Ho, je ne peux répondre d’un bloc pour tous les « moi » de tous les âges. Ça va ça vient, ces choses-là. Et ça dépend si je décide de me souvenir de deux trois choses ou pas. Si je lis ma vie, sans me préoccuper de qui écoute… quelqu’un écoute là ? Donc, si je lis ma vie comme ça, comme pour moi, alors… je dois bien avouer que c’est troublant. Euphémisme. C’est bien plus que troublant. Mais je ne me fais pas avoir par le plaisir d’écrire n’importe quoi à la vitesse d’un cheval au galop. J’adore cette expression depuis le cours sur le Mont-Saint-Michel. Non. Sérieusement ? On verra bien. Mais Pascal est un con. Le pari est, si tu ne jouis pas maintenant, tu perds deux fois. Je vous laisse vous démerder avec ça.

 

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