En vérité

Publié le 18 mai 2015

En vérité, je ne sais plus ce que j’aime. Je me suis dit ça mille fois, et puis, d’oubli en acceptation, la vie se passant très bien du goût, je finissais pas trouver avantage à ne plus avoir à trier les choses du monde.

Où, je le pense parfois, mon outil critique s’est enrichi d’arguments si larges, de lectures si riches, que je trouve nourriture dans presque tout.

Où, encore, toute production humaine s’est fondu dans un tout cohérent, articulé et signifiant, et donc, chaque chose, dans un continuum temporel donné, comme dans la lecture des formes d’Aloïs Riegl, ne peut plus se détacher du reste.

Oui, peut-être quelque chose comme ça. Pas indifférenciation, mais lisibilité transversale à une échelle anthropologique de nos productions formelles.

Peut-être.

Et ? Je ne sais pas. Ça dépend des jours, des moments, et des stimulations esthétiques.

Et ce que je produis ?

Hum… Depuis deux ans maintenant, je produis des photographies avec un smartphone, de manière à me détacher des contraintes techniques, ou plutôt rentrer dans une contrainte pour voir ce qui en sort. Il m’est arrivé, quelques fois, d’en tirer un vif plaisir esthétique, une satisfaction réelle, mais qe j’ai vite découvert clandestine, dans le sens ou j’étais bien seul à ressentir une réussite devant telle image qui passait systématiquement inaperçue. Le choix des autres était systématiquement différent du mien. J’ai donc pris l’habitude de cet onanisme esthétique. Comme l’écrivain qui sait qu’il ne sera jamais vraiment lu.

Et justement, l’écriture ?

Hum… Je l’ai perdu. Un jour, il y a trois ans, sans vraiment m’en rendre compte, j’ai écrit un premier billet pour quelqu’un. J’ai donc arrêté d’écrire narcissique pour écrire pour quelqu’un plutôt que pour moi. Et j’ai dû, longtemps après, pour des raisons complexes, arrêter d’écrire pour cette personne… Et l’écriture est arrêtée là.

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