Journée d’étude, le 6 avril : Exposer les arts extra-européens Trans et multimédia, de nouveaux outils muséographiques ?

Publié le 3 avril 2013

Une journée d’étude organisée par le GERMA (Groupe d’études et de recherches des musées d’Angoulême) et le Musée d’Angoulême le samedi 6 avril 2013

Je poste ici l’information sur cette journée d’étude, puisqu’Émilie Salaberry,  jouant bassement sur mon sens du devoir, m’a recruté d’office comme monsieur loyal…

Le propos :

« Donner à voir une œuvre dont les dimensions fonctionnelle et esthétique, matérielle et immatérielle sont intimement liées, tel est le défi des expositions d’arts extra-européens.

Nos musées occidentaux ont, au cours du XXe siècle, oscillé entre une mise en scène du sauvage avec usage de ces œuvres en guise de décor et une esthétisation si poussée qu’elle évacue toute mise en contexte de ces objets.

Tout le défi de ces dernières années est de parvenir à rendre-compte dans nos musées non seulement des qualités plastiques et esthétiques de ces objets mais de mieux restituer leur identité d’origine et, à travers elle, celle des peuples qui les ont produits. Face à cet enjeu, il apparaît aujourd’hui nécessaire de multiplier les sources d’information disponibles autour des œuvres et d’envisager des supports de narration complémentaires, qu’ils soient matériels ou numériques, tel est le propos du transmédia.

Enrichissement des contenus, finesse de l’approche des œuvres, démultiplication des portes d’entrée vers leur appréhension, pour atteindre ces objectifs, nombreux sont aujourd’hui les outils à notre disposition qui permettent de repenser notre approche de la muséographie des arts extra-européens et leur médiation culturelle auprès des publics.

Cette journée d’étude ouverte à tous vous propose, après une matinée de définition et formulation des différents enjeux qui touchent à l’exposition des arts extra-européens (et notamment l’importance de rendre compte de leur part d’immatérialité), de présenter des projets en cours sur ce thème dans plusieurs musées français et à travers eux d’entrevoir les contours du musée de demain. »

Le programme :

• 8h00 : accueil des intervenants et installation.
• 8h40 : accueil du public.
• 9h00 – 9h30 : Introduction, présentation de la journée et des intervenants par Alain François et Émilie Salaberry, Musée d’Angoulême.
• 9h30 – 10h15 : Exposer les arts extra-européens par Émilie Salaberry, attachée de conservation du patrimoine en charge des collections extra-européennes au Musée d’Angoulême.
• 10h15 – 10h30 : échange avec le public.
• 10h30– 11h15 : Le patrimoine culturel immatériel : définitions, sauvegarde et valorisation, par Séverine Cachat.
En 2003, l’UNESCO adopte la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, à l’initiative de certains pays du Sud s’estimant défavorisés par la conception matérielle du patrimoine renforcée par la Convention de 1972 pour la protection du Patrimoine Mondial. Ratifiée par 145 pays à ce jour, elle apporte une reconnaissance internationale aux pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire – ainsi qu’aux instruments, objets, artefacts et espaces culturels associés – et définit, à travers la notion de sauvegarde, une chaîne de traitement patrimonial destinée à assurer leur transmission. Pour cette journée consacrée aux arts extra-européens et aux nouveaux outils muséographiques, nous vous proposons de resituer ce patrimoine vivant par rapport aux archives ou à la mémoire, et de partager l’expérience du CFPCI en matière de valorisation du PCI. Séverine Cachat est Docteur en anthropologie de l’Université de la Réunion, elle a travaillé dans l’océan Indien, et en particulier au Mozambique, sur les processus de patrimonialisation et leurs multiples enjeux. Elle dirige depuis 2011 le Centre français du patrimoine culturel immatériel – Maison des Cultures du Monde à Vitré (Ille-et-Vilaine).

11h15 –11h30 : échange avec le public.
• 11h30–12h15 : Le Transmedia Storytelling : une définition, des applications par Mélanie Bourdaa.
Cette communication se propose de revenir sur la notion de Transmedia Storytelling. Nous proposerons à partir de la définition d’Henry Jenkins des pistes de réflexion et tenterons de saisir les enjeux de cette stratégie de narration multi-plateformes. Nous décortiquerons les stratégies de production de narration augmentée de séries télévisées contemporaines afin de comprendre les applications pour les musées. Mélanie Bourdaa est maître de Conférences à l’Université Bordeaux 3 et chercheuse dans le Laboratoire MICA. Elle travaille sur les études de fan et sur les stratégies Transmedia autour des séries télévisées contemporaines et des films. Elle enseigne la production et la réception des séries américaines, la conception des ARG et la production de dispositifs Transmedia.

• 12h15 – 12h30 : échange avec le public.
• 12h30 – 14h00 : PAUSE DEJEUNER
• 14h00–14h30 : Les projets nouveaux médias du musée du quai Branly par Sébastien Magro

Les dispositifs numériques offrent des opportunités prometteuses de valorisation du  patrimoine immatériel et des collections muséales. Les réseaux sociaux et les plateformes de partage de contenus permettent une approche nouvelle de la médiation culturelle et un contact plus immédiat avec les publics. Les terminaux mobiles – smartphones et tablettes tactiles -, permettent d’embarquer des outils de médiation et d’information directement sur leurs outils personnels. À travers l’exemple du Musée du quai Branly, nous verrons comment les musées exposant des collections ethnographiques peuvent s’approprier les outils numériques et les intégrer à leur offre de médiation. Sébastien Magro est diplômé de l’École Boulle et titulaire d’un master sciences et techniques de l’exposition de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne. Chargé de documentation pour la galerie VIA en 2004, il participe à la production de plusieurs expositions. En 2008, il est directeur artistique de « Save Our Sources », une exposition du MuCEM dans le cadre du programme européen CultRural. Il collabore ensuite avec Les Arts Décoratifs en assistant les commissaires de l’exposition « La publicité au secours des grandes causes » (2010). Depuis 2012, il est chargé de projets nouveaux médias au Musée du quai Branly et coordonne le comité éditorial du site internet, la stratégie sur les réseaux sociaux et les applications mobiles. Il tient une activité de veille technologique et des pratiques émergentes sur son blog, est membre de la communauté informelle des #museogeeks ainsi que du comité d’organisation de Muzeonum.

• 14h30 – 14h45 : échange avec le public.
• 14h45 – 15h15 : Exercice de prospective par Yannick Vernet

Nous appuyant sur quelques exemples, nous élaborerons des scénarios possibles et explorerons, les mécanismes qui permettraient à nos institutions – c’est notre thèse – de développer la curiosité, la créativité, le sens du travail collaboratif, la personnalisation des itinéraires en fonction des intérêts, des points forts et des points faibles de chacun. Ces devenirs s’inventent aujourd’hui au cœur du numérique et notamment en s’appuyant sur 3 éléments que nous aborderons :
– L’Open data, pour une meilleure ouverture du patrimoine aux réutilisations diverses.
– Les narrations distribuées, et notamment les créations transmédia qui permettent d’articuler un univers narratif sur différents médias.
– Le DIY, «do it yourself» (« faites-le vous-même ») et les fablabs (fabrication laboratory), ces mini-usines collaboratives de prototypage rapide à commande numérique, à base de réappropriation de la technique et de partage des connaissances. Ce sont ces espaces que nous vous proposons d’explorer ensemble… Yannick Vernet est spécialiste des nouveaux médias et cultures numériques. Il est diplômé de l’université Paris I Panthéon-Sorbonne, de l’ École Supérieure des Beaux-Arts de Marseille et de l’université d’Avignon et des Pays de Vaucluse. En contrat avec le ministère de la culture et de la communication il est actuellement responsable des projets numériques à l’Ecole nationale de la photographie d’Arles. Depuis 2010, il accompagne l’association générale des conservateurs des collections publiques de France, section fédérée PACA (AGCCPF PACA) sur les terrains du numérique.

• 15h15 – 15h30 : échange avec le public.
• 15h30 – 16h00 : Le PLUG par Stéphane Natkin

PLUG est un projet de recherche industrielle. Il étudie les technologies embarquées et mobiles pour la mise en œuvre de jeux ubiquitaires et leur acceptabilité du point de vue socio-culturel, économique et industriel. La conception et le game-design de jeux ubiquitaires sont des aspects prépondérants de PLUG. Le musée du Centre National des Arts et Métiers (Cnam) fixe un cadre culturel et pédagogique au jeu. A ce titre, l’approche ubiquitaire permettra d’évaluer de nouvelles interactions ludiques/pédagogiques/culturelles avec le musée, son contenu scientifique et industriel, et ses objets. Stéphane Natkin est directeur de l’École National du Jeu et des Médias Interactifs Numériques (Enjmin) et Professeur titulaire de la chaire Systèmes Multimédia du Cnam.

• 16h00 – 16h15 : échange avec le public.
• 16h15-17h15 : Angoulême-Dakar, un parcours transmédia révèle nos collections extra-européennes.

Le Musée d’Angoulême est engagé, depuis plus d’un an, avec le Musée Théodore Monod de Dakar, dans un projet de création d’un parcours transmédia au sein des collections africaines de leurs musées. Les Écoles d’art d’Angoulême (l’EESI, l’EMCA et l’Enjmin) et l’association Les vérités obliques, ont collaboré à ce projet et créé avec leurs langages et outils respectifs (arts plastiques, dessins d’animation, documentaire et jeux vidéo) des contenus inédits qui sont autant de nouvelles portes d’entrée dans la découverte des collections. Ces créations seront intégrées de manière pérenne au sein des collections permanentes des deux musées le 20 juin 2013 et vous inviteront à de nouvelles explorations.
• 16h15 : présentation du projet par Émilie Salaberry
• 16h30 : 6 créations originales en cours à l’Ecole Européenne Supérieure de l’Image (EESI) par Jeanne Gailhoustet et François Delaunay
• 16h45 : les réalisations de l’Ecole des Métiers du Cinéma d’Animation (EMCA) par Christian Arnau (sous réserve)
• 17h00 : un projet innovant de l’Ecole National du Jeu et des Médias Interactifs Numériques (Enjmin) par Philippe Chagnon
• 17h15 : des créations documentaires expérimentales par les Vérités obliques.
• 17h30 – 18h00 : échanges et conclusion.

Vous pouvez télécharger le programme en cliquant ici

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