L’humanité est un naufrage

Publié le 12 septembre 2017

Je pensais ça cette nuit, dans un rêve étrange, avant même d’écrire un billet honteusement heideggérien. Pire, je rêvais misanthrope, m’adressant, amer, à un interlocuteur flou, peut-être collectif, dont émanait des arguments mièvres sur la bonté ou je ne sais encore quelle bêtise sur la foncièrement bonne nature humaine. Je rétorquais qu’il n’y a avait rien de plus humain que le massacre et le vol. Que c’était dans notre nature la plus intime que même les plus rassasiés d’entre nous, qui devraient en être paisible, sont pervers, torves, malfaisants ! Quelque chose comme ça. Dans le rêve, j’étais très acide, malheureux, ne voyant aucune issue, jamais, aux moindres de nos problèmes collectifs. 

Peut-être un lien avec le témoignage entendu hier, sur la manière dont les médias mettent l’accent sur les “pillages” pendant la tempête, défendant jusqu’à la mort “la propriété”, sans prendre en compte que les “pillés” du jour sont des exploiteurs minables qui ont explosé les tarifs des produits de première nécessité dès l’annonce du fiasco, pour spéculer sur la peur et la misère… et donc, que la violence de classe prépare tranquillement la vengeance de classe…

(qui attend tranquille que l’étau de l’ordre armé se desserre… par exemple à l’occasion de trouble climatique. Sans compter que les policiers et les militaires redécouvrent, dans certaines circonstances, la vérité de leur classe sociale et n’ont pas nécessairement le comportement que leur hiérarchie espère.)

Et la survie. En quel honneur dénierait-on à qui que ce soit le droit d’avoir l’instinct de survie ? (Et le réflexe opportuniste. Après tout une caste dominante a bien un monstrueux instinct de prospérité au prix plus monstrueux encore du destin de l’humanité) et de tout entreprendre pour ça, le vol bien sur, mais le meurtre aussi. Après tout, que raconte donc d’autre la presque intégralité des fictions US ? 

Et le pilleur tueur, c’est pourtant le héros, dans les films… Ha oui, mais il est blanc ! (le noir meurt au début, ou se sacrifie à la fin, encore et encore)

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