ORL

Publié le 1 octobre 2007

Rendez-vous chez l’ORL de l’hôpital. Je viens de me taper deux salles d’attente, dans deux étages différents absolument labyrinthiques. C’est un « grand ensemble » hospitalier. il ne risque donc pas d’être fermé par les nouvelles politiques. Cette manie gestionnaire provoque une concentration qui accentue tous les problèmes sociaux, et donc contredit de fait la finalité de toute politique positive.

La deuxième salle, à l’étage, est surchauffée. Encore une contradiction entre organisation et finalité. Cette atmosphère doit être particulièrement propice à toute contamination croisée. Je me retrouve enfin dans une petite salle remplie par un siège de dentiste. Je ne sais pas comment ça s’appelle, et ça ressemble à un siège de dentiste. La fille qui vient de me guider me dit de m’assoir dessus et disparaît. Commence alors la troisième attente de cette « formalité » médicale. Je vais rester une bonne demi-heure sur ce siège incliné, ne sachant trop quelle position adopter. Je mets bien trop longtemps à me décider à sortir mon carnet. Je ne veux pas être surpris par le médecin en train d’écrire ou de dessiner, et j’ai bien compris qu’il allait surgir de derrière moi. Mais l’attente se prolongeant au-delà du raisonnable, pour quelqu’un qui vient de se taper deux salles d’attente et deux guichets, je me décide. Je note vite l’environnement et me décide à croquer la machine étrange qui me regarde. Je me dépêche et sursaute au moindre bruit. S’il entre pendant que je dessine, il va falloir s’expliquer, et je ne suis pas d’humeur…

Notes du carnet :

« 1er octobre 2007

ORL : Je suis face à une fenêtre. Le rideau est tiré. Je devine les bâtiments, en face. L’appareil étrange a ma gauche, avec deux œilletons qui me regardent ; ne semble pas si récent… Deux mallettes austères [illisible] un appareillage de tuyaux bleu intense qui j’espère, n’explorera pas l’intérieur de mon crâne. J’entends des voix, à travers la porte, juste à ma gauche, et des gens qui passent derrière moi me font sursauter. Je suis dos à la porte ouverte donnant sur le couloir. L’interphone a grésillé brièvement, et rien… L’installation est décidément assez fruste. »

Une notation « pour mémoire », sans plus, et je remballe le carnet. J’ai encore la main dans ma poche intérieure quand le médecin entre enfin. Je comprends que c’est lui que j’entends discuter joyeusement de choses et d’autres depuis ma demi-heure. Ce type est une tornade. Comme tous ceux qui passent leur journée à voir défiler des gens, il me parle comme s’il m’avait vu naître. Je dois pourtant être légèrement plus vieux que lui, et je jurerais de ne jamais l’avoir rencontré. Une tornade. J’ai le temps de comprendre qu’il espère que les fumeurs ne serons plus remboursé, même en cas de cancer, que mon radiologue est un con et qu’il s’est trompé dans l’interprétation de l’image de mon crâne, que lui va m’opérer à la vitesse de l’éclair, que c’est rien puisque je ressors le lendemain, mais que c’est pas pour tout de suite parce qu’avant, faut que je passe chez le dentiste et dans un scanner… que je suis malformé de naissance. Et ça, je le savais déjà, que j’étais mal formé de naissance. pas besoin de médecin pour ça.

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