Le désordre des discours

Publié le 1 novembre 2006

Les deux premiers jours intenses, style stage d’entreprise, étaient hors timing, presque hors propos mais violents. C’était pas si mal. J’avais vraiment l’impression d’être dans un stage d’entreprise. Alors, j’ai gardé mon costume de salarié et j’ai parsemé le temps de blague de stage d’entreprise, ça détend, je sais faire, ça fait rire, ça me rend triste aussi. Surtout quand je comprends au premier bide que ces gens si jeunes ne comprennent pas que pour moi, MAX, c’est celui-là, de MAX.

Je passe vite sur le mercredi, quand la start-up flambant neuve — ça se dit encore, start-up ? — vient flirter avec nous. À la sortie, les autres commencent à se poser des questions sur le but réel de cette année d’étude. Qu’est-ce que c’est que ce racolage ? Et ce type ridicule avec son franglais… ridicule. ça se confirmera le lendemain à coup de néo-franglo-logisme et de leçons assénées avec une bonne volonté trop évidente, sous l’œil malsain, il est vrai, d’une caméra qui doit capter notre image, accessoirement, et des substantielles subventions, essentiellement.Elle, elle était mignonne à ne pas comprendre que ceux qui posent des questions se moquent gentiment de son enthousiasme à nous assener ses poncifs. J’ai eu envie de lui dire qu’un enfant de trois ans comprend en cinq secondes ses vérités révélées le jour ou il se retrouve devant un PC multimédia d’Auchan et que ça fait belle lurette que l’humanité est passée à autre chose… Bien d’autre chose. Mais à quoi bon ? J’en connais bien qui s’extasient encore devant la presse de Gutengerg…

Aller, je me laisse aller.
Tropisme.
Si ça continue, je vais me retrouver condescendant et passablement impertinent.
Impertinent.
Qu’est-ce que je sais d’eux ? Un discours, c’est pas grand-chose, ça essaye de ressembler à quelque chose et ça s’y use, jusqu’à ressembler à rien. Je sais bien. A chaque fois qu’il me demande d’expliquer, je suis lamentable, moi, bien pire, pas entraîné, c’est vrai, mais lamentable quand même. ça doit pas avoir beaucoup de gueule.

Je ronchonne alors que je les trouve tous si sympathiques, si… oui, je déborde d’affection pour eux, un beau eux collectif.

C’est bien ce microcosme-là que je suis venu retrouver. Cet espace rare de civilisation, de culture… bon faut pas exagérer, c’est comme partout, si tu grattes, t’en a vite plein l’ongle.

Enfin, voilà, dès la première semaine, y-a l’idéologie qu’est déjà là, au garde-à-vous.

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