Ma vie est un poisson d’avril

Publié le 1 avril 2013

Un poison distillé.

À chaque fois que je pense qu’enfin, je vais ouvrir ma sale tête de pioche, à chaque fois, je me retrouve au bout avec les mêmes bouts, les mêmes boues, fanges nauséabondes qui poissent de la parois interne de mon crâne, trop longtemps stagnantes dans quelques replis d’os et de chairs nécrosées. Ce n’est pas ce que je voulais. Ce n’est pas ça. Et je voulais dire enfin, et j’ai honte encore des omissions et surtout, j’ai encore honte de ne pas pouvoir te parler, à toi, qui passes, comme j’aimerais le faire. Lâcheté. Hontes idiotes et Replis de soi jusqu’à ne plus être qu’une chose dérisoire et sèche.

Jamais, ne répond à l’amplitude du sentiment. Jamais.

Nous départissons-nous jamais de la pensée magique ? Restons-nous toujours des enfants apeurés accrochés désespérés à l’espoir que sa plus petite pensée secrète s’incarne ? Ais-je lu autre chose dans UN livre ? Entre le jeu vide avec les codes et les désirs simples et sales mal dissimulés, rien. Voilà pourquoi j’ai réussi à accepter ces blogs. Parce que je suis le premier à me moquer de ce qui m’échappe. Parce qu’enfin j’ai accepté l’horrible danger d’être lisible, et même et surtout à travers ma manie de l’occulte. Et ma sale manie de l’euphonie et plus grossièrement du jeu de mots, de l’évocation, ou de la syllabe, en général avec connotations sexuelles. Si je ne m’aime pas, c’est bien parce que j’ai de bonnes raisons. Je me connais. Et j’accepte pour cette raison-là que tu ne t’aimes pas plus, toi qui passe là, et j’accepte d’un même élan toutes ces raisons raisonnables de te détester, de te trouver, pourquoi pas, vile et bas. Et je t’aime pour ça. Je n’aime que les défauts des autres. Les miens me salissent depuis trop longtemps. Je sais que je ne pourrais jamais m’en laver. (Arrête, “la psychanalyse”, tu sais lire, mais rien de plus, rien, impuissante, définitivement piégée dans le piège même).

Se promener avec le poisson dans le dos, crânement.

Tout est bête et sale. Ne reste que cette tension intime, parfois, entre deux corps, cette satisfaction perpétuellement renouvelée à jouir de la présence, et des électriques ressorts qui ne demandent qu’à. Je suis bouleversé, encore.

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