Pornocrate

Publié le 1 avril 2013

Non, pas de chronologie. C’est contraire à la philosophie de ce blog. Tourner autour d’un événement réinventé, OK, mais pas de chronologie. Non, l’axe unique, c’est… Ha, mais non, je formule pas comme ça, mais j’étale, j’étale. Et en même temps, je me dis qu’il y a des choses qui vont sortir ici que j’ai déjà écrites ailleurs… Alors, republier ou réécrire ? Je vais faire ça au cas par cas. Je me suis dit tout à l’heure que les sourires et les plaisanteries de mes amis du labo avaient compté dans la genèse de ce blog. Dès mes premiers articles, j’avais été catalogué « pornocrate » (ou plutôt parmi les potentiels pornocrates, mais je ne veux gêner personne…). Et je ne voulais pas trop. Et dans un beau réflexe de vierge effarouché, je me suis gardé d’aborder des domaines que je connais pourtant très très bien. À 14 ans, par exemple, j’avais (comme aujourd’hui) une connaissance plutôt lacunaire de la littérature des XVIII et XIXe siècle. Sauf en matière érotique, ou rien ne m’avait échappé. Mes petits camarades ne se doutaient pas que si j’étais fatigué la journée, peu attentif, mou du bulbe, c’est que j’avais entamé Sade par un bout, et que je ne le lâcherais qu’à l’autre. Et si j’arrivais à avaler Sade, qui est chiant à mourir et qui me révulsait à chaque passage trop sadique (Je supportais pas les histoires de seins découpés…. mais je résistais, je résistais), le « reste » passerait sans problème ! Le reste, tout le monde connait… Hum, en fait, je suis peut-être un peu seul à avoir eu « ça » comme passe-temps. Je me souviens, j’avais une tendresse pour la lettre à la Présidente de Théophile Gauthier (illustrée par Van Troizem à droite), que les autres avaient pu lire pour le Capitaine, Capitaine que je n’ai jamais lu. Théophile, que j’aimais regarder en caricature, avec son bide monumental et que je fréquentais aussi pour le fantastique. En fait… je me rends compte ici que je connaissais les classiques, dans ma préadolescence, à peu près exclusivement par leurs érotiques. Ho, je ne faisais que suivre la bibliothèque de mon père ! En commençant par le rayon du haut, l’enfer donc, que je soulageais d’un volume par soir, en rééquilibrant les livres de manière qu’il ne reste pas de trou. Et d’un en un, j’avançais dans cette collection incroyable. Voilà qui complétaient les feuilletages clandestins des fascicules photo « contemporains » que mon oncle prêtait à mon père. Mon père, qui sociologiquement n’aurait pas dû avoir de bibliothèque, et qui avait constitué celle-ci si extraordinaire !