Il ne faut jamais désespérer du cinéma. Visionné « Les garçons sauvages » de Bertrand Mandico, réalisateur de court et moyen, un conte simple, bébête et mysogine — les garçons sont sauvages, les filles sont civilisées, les garçons sont violents, les filles sont douces, et à la fin, les garçons deviennent des filles qui peuvent conquérir le monde par le désir des mâles et la prostitution —, mais prétexte à un délire visuel post-moderne à la Guy Maddin incroyablement poétique, fort et ambigu, qui vient contredire le scénario en s’amusant du trouble des genres. Les évocations sont multiples et je suis sur de ne pas toutes les avoir, entre Jean Genet et Cocteau, et même parfois j’ai pensé à ces Tarzan au noir et blanc fébrile avec Johnny Weissmüller… C’est pauvre, bricolé et inventif, c’est expressif et érotique, c’est post post post, mais acidulé actuel et ça désennuie l’oeil fatigué des copier-collers à l’esthétique publicitaire.

Les garçons sauvages, une jolie chose
Publié le 7 novembre 2018