Au Musée d’Angoulême, dans une petite salle, un hommage à Jean-Michel Barreaud, plasticien et professeur. Il réalisait des aquarelles si sombres qu’elles dissimulaient aux regards trop rapides toutes ses obsessions qu’il y inscrivait. Il s’en servait de « pixels » pour écrire des messages géants sur des murs de parfois 20 ou 30 mètres de long. Ici, un dernier message réalisé par le musée lui-même.
Avec Céline Guichard, nous avons visité la salle en compagnie de Mireille Duret, la femme de Jean-Michel Barreaud. Une visite mélancolique.
Étrangeté : dans deux vitrines, une série à part qu’il avait réalisée avec Céline Guichard autour de 2010, leurs dessins respectifs fonctionnant dialectiques, comme des collages. Le résultat est intrigant. Cette opposition entre l’implicite des aquarelles de Jean-Michel Barreaud et l’explicite des dessins de Céline Guichard offre deux niveaux de lecture à l’image produite. Mais on peut aussi y lire une opposition entre obscénité (populaire) et érotisme (bourgeois), entre un dessin qui s’affiche et affronte et un qui voile une même obscénité dans l’euphémisme.
J’ai cherché un noir et blanc qui s’adapte à la situation, à l’évocation de la jeunesse de Jean-Michel Barreaud et à la pénombre de la salle, un truc à la William Wegman qui fasse 70’, en oubliant un peu mes noirs graissés habituels.