fatrasie

Portrait : Mu Blondeau

Portrait : Mu Blondeau

La plasticienne et narratrice visuelle Mu Blondeau, rencontrée lors du vernissage de l’exposition de Céline Guichard et Maya McCallum au Sterput, Bruxelles. Autrice de bande dessinée, professeur d’Art plastique, Mu Blondeau réalise aussi de grandes compositions avec des organismes vivants bioluminescents, ce qui est une véritable prouesse technique, puisque ces organismes doivent rester vivant pour Continue reading Portrait : Mu Blondeau

« La Nuit » plus belle que les jours d’ici

« La Nuit » plus belle que les jours d’ici

« La Nuit » de Liliane Giraudon, chez P.O.L 1986 Je n’avais jamais lu de texte de Liliane Giraudon. Le dernier Despentes m’est tombé des mains. Échange épistolaire entre un connard et une connasse, rien à foutre. Je n’ai pas compris le dernier Laurent Gaudé. Pourtant quel conteur celui-là ! Mais mettre en place un contexte aussi Continue reading « La Nuit » plus belle que les jours d’ici

La Chambre noire d’Edith Tudor-Hart

La Chambre noire d’Edith Tudor-Hart

Lecture de la Chambre noire d’Edith Tudor-Hart de Peter Stephan Jungk aux éditions Jacqueline Chambon (co-édition Actes Sud) 2016. Je suis littéralement tombé dans ce livre pourtant croisé par hasard, attrapé par la chambre noire du titre ; comme si je m’intéressais à la photo, franchement ; sans imaginer y trouver autant intérêt et plaisir. Continue reading La Chambre noire d’Edith Tudor-Hart

To burn to a cinder

To burn to a cinder

To burn to a cinder est une monographie d’Emmanuelle Pidoux sous la forme d’un petit zine A5 massicoté de 25 impressions rehaussées à l’encre de chine. C’est sombre comme la suie, mais j’ai un certain goût pour les manières noires, l’esthétique, pas nécessairement la technique. Les pages oscillent entre abstraction et vague évocation figurative, mais Continue reading To burn to a cinder

Nuits et matins

Hier soir, je me suis endormi dans les phrases de Volodine. J’ai vraiment cru que je continuais à lire, jusqu’à ce que, remontant à la conscience, je me découvre les yeux fermés. Quelles étaient donc ces phrases de Volodine que j’ai lu les yeux fermés ? Hier soir (la nuit du lendemain), je me suis Continue reading Nuits et matins

Elvifrance l’infernal éditeur

Elvifrance l’infernal éditeur

Un objet. Un livre. De distinction, assurément, distinguant ceux qui l’auront dans leur bibliothèque et les autres. L’évocation d’un héros français discret, l’éditeur Georges Bielec et dont pourtant je connais le nom depuis… Je me demande bien ? Quand et comment ? Est-ce ces « années de la BD » des années 80 qui commençaient à lorgner sérieux sur Continue reading Elvifrance l’infernal éditeur

300 000 ans

Oui, ça fait environ 300 000 ans qu’on essaye et qu’on échoue… (Que toutes les tentatives d’organisation se terminent en cauchemar). Je ne vois pas comment on (le on du con) pourrait s’en sortir dignement alors qu’on (le on du con) s’est mis tout seul dans la pire merde imaginable.

Corben, c’est du pulp vulgos et facile

Corben, c’est du pulp vulgos et facile

Corben, c’est du pulp vulgos et facile, outrance corporelle, comme les expansions de César, habillant du vide sémantique, voire quelques rabâchages de genre. Comme je ne suis pas un bourgeois, je n’ai a priori rien contre. Et dans l’adolescence, Corben a fait partie de ces choses que je désirais « visuellement », avant d’en être déçu à Continue reading Corben, c’est du pulp vulgos et facile

L’éternelle réactionnaire, toujours 

Cette manie qu’ils ont tous d’admirer des gens qui ne pensaient pas comme eux s’ils ont l’élégance d’être mort depuis suffisamment longtemps… et de systématiquement mépriser leurs contemporains (sans les connaître)… Avant hier, lu un autre essai nauséabond de Christoper Lasch, ramassis de conneries  (« Culture de masse ou culture populaire ? »), et ce matin, j’entrouvre l’un Continue reading L’éternelle réactionnaire, toujours 

Dans le matin, dans la fin de la nuit

Une vision du monde humain comme une monstrueuse pelote de fils emmêlés, et moi, à côté (pas dedans, tiens ?), minuscule pelote de fils tout aussi emmêlés… Impression qu’on ne s’en sortira pas, et que, minuscule laboratoire, je ne m’en sortirais pas plus et n’en trouverais plus le bout.

L’humanité érige des statuts à ses monstres

Les empathies collectives pour les connards qui décèdent ont de quoi vous rendre mille fois misanthrope. Aujourd’hui, un vieux chanteur infantile suspect du pire mais protégé toute sa vie par sa notoriété, et hier un mauvais écrivain qui a caché son immonde vanité derrière une carapace de politesse.  Mais je devrais toujours me fier à Continue reading L’humanité érige des statuts à ses monstres

Monster Truck

En bas dans la vallée, j’ai cru qu’un cirque s’installait. Dans le soir, il y a quelques jours, les longs camions jaune et rouge, jaune et  bleu, comme des chenilles venimeuses. Le cerveau : « cirque ». Erreur. L’étrange appareil maintenant, des camions formant un carré fermé, avec rien au milieu. Ou plutôt, des choses difficiles à identifier, Continue reading Monster Truck

Jano

Ha Jano, Jano, Jano ! Toi qui ne vivais « que » sur le demi-million d’euros que ta belle mère te donnait chaque mois, comme on compatit, comme on comprend qu’à ce train minable, misérable, rampant, honteux, on puisse lorgner sur l’héritage entier !

Faudrait

Faudrait peut-être expliquer à certain qu’au-delà des mots, en deçà, au-dessus, en dessous et sur les côtés, c’est le monde. Que les œuvres participent du monde.

Toute lecture est une réactualisation bassement utilitaire

On n’écrit jamais rien d’autre que son présent coupé d’un relent de passé. Les augures sont des abus de lecture d’un cerveaux futur, qui, comme chaque cerveau, cherche à reconnaître son époque plus qu’à comprendre celle de l’auteur. (Comme quand je pense à « Ravage » de Barjavel en écoutant les infos du jour, d’hier, de demain, Continue reading Toute lecture est une réactualisation bassement utilitaire

Évidement

L’erreur est toujours de confondre son déclin physique avec le potentiel déclin collectif… Ou ses névroses avec…, comme dit Olivier à propos de nos idiots d’écrivains. Et je garde vissé, grâce à mes anciennes lectures anciennes, ce sentiment de la permanence de notre connerie.  Mais il serait bien narcissique de croire que rien ne se Continue reading Évidement

L’humanité est un naufrage

Je pensais ça cette nuit, dans un rêve étrange, avant même d’écrire un billet honteusement heideggérien. Pire, je rêvais misanthrope, m’adressant, amer, à un interlocuteur flou, peut-être collectif, dont émanait des arguments mièvres sur la bonté ou je ne sais encore quelle bêtise sur la foncièrement bonne nature humaine. Je rétorquais qu’il n’y a avait rien Continue reading L’humanité est un naufrage

Trop de lièvres

Ma réticence à parler sur les réseaux sociaux vient de là : les conversations, sorte d’oralité écrite, lèvent trop de lièvres pour pouvoir s’en sortir avec rapidité et avec raison.  Là, me retrouve avec la question de la crise de l’universalisme, de la polémique des Magiciens de la terre (expo de Beaubourg de 1989 qui a largement Continue reading Trop de lièvres

Subtile

Les plantes, contre la vitre, sont irisées de lumière. J’ai le réflexe de les photographier, avec même en sous-programme le dilemme du choix : serait-ce mieux avec le smartphone ou le reflex ? Et puis non. Le spectacle me suffit. Voilà un geste très narcissique : il n’y aura pas de trace, juste une jouissance personnelle. (Pas d’autre Continue reading Subtile

Une question muette

Pourquoi voulez-vous tous participer à colporter et entretenir de ces injonctions médiatiques soudaines qui font qu’un événement distant, si distant qu’il n’exerce aucune sorte de levier sur notre vie réelle, nous intime l’ordre de ressentir… non, pas de ressentir, mais d’exprimer publiquement un ressenti hypothétique, simulé ou pas : une émotion, une empathie, une indignation, ou même une peur ? Pourquoi ? Selon Continue reading Une question muette

Mes stratégies fatales

Encore un titre trompeur. Mais l’évocation d’un des meilleurs titres de tous les temps : « les stratégies fatales » (bien meilleur que cet horrible « À la recherche du temps perdu » qui sonne si vulgaire, si « roman pour mémère »), car je retourne à Baudrillard, depuis quelques jours, avec… avec un certain soulagement. Je m’y demande si je n’y Continue reading Mes stratégies fatales

Matrice

Oui c’est vrai, les riches oisifs qui se morfondent sur cette planète de merde ont raison : on est coincé dans la matrice. Mais le secret, c’est que toute paranoïa est sans objet, car c’est nous qui la fabriquons, cette putain de prison symbolique !

Dans la nuit de jeudi à vendredi

Dans une poisse d’insomnie, retour à conscience claire avec ça dans la tête : « Tous nos désirs cachent un salaire vil ». Tends le bras par réflexe, prends le smartphone et note la phrase. Le matin, m’en souviens, et accepte, sans être sûr de bien comprendre…

Bon voilà

Donc, c’est ça, je suis de retour dans « la grande bibliothèque », m’y perdant encore, retrouvant les réflexes de la nage en grandes eaux culturelles sans trop savoir encore si les courants frais ou plus doux me font plaisir ou déplaisir… L’album photo en stand-by, déjà produit, mais rien ne dure jamais disais-je. Et dernièrement, je Continue reading Bon voilà

Vrac

Ce matin, hésite entre confiture de prunes et confiture de figue. Décide d’alterner prunes/figue en pensant quelque chose comme ça : la majorité des écrits philosophiques sont rempli d’erreur d’interprétation sur un monde mal informé. Une petite voix : et beaucoup pense que c’est illisible car complexe… Non, c’est juste con. En terminant par une tartine de Continue reading Vrac

Robot

Je ne sais pas combien de fois il faudra répéter, dans les temps qui viennent : les machines ne veulent rien. (Le jour où elles voudront, on rigolera moins)

Généralité

Depuis toujours, je suis pour le droit à l’indifférence. Ce droit a toutes les vertus : il assure la paix sociale et désamorce les provocations. (le problème étant la polysémie de « l’indifférence ») (le problème étant celui de réduire un phénomène complexe à un aphorisme) (le problème étant que parfois on peut avoir tord, qu’on soit pour Continue reading Généralité

Se rappeler

Malcolm Lowry sur « Au-dessous du volcan. » : « Bien que l’ouvrage fût considéré par les éditeurs comme « important et intègre », on me suggérait de larges corrections que je répugnais à faire. (Vous eussiez réagi de même si un livre écrit par vous vous avait tourmenté, avait été maintes fois refusé puis Continue reading Se rappeler

dialogue café / 10 août 2016

  « Je me souviens, j’étais petite, et ma mère se battait avec un poulpe » Je m’amuse à répéter plusieurs fois cette phrase de Sophie, volontairement tronquée, abusivement arrachée à son contexte. Elle s’en offusque, où surjoue l’offusquée : « Mais il était très gros, ce poulpe, sa tête était au moins comme ça ! » « trop tard, j’ai Continue reading dialogue café / 10 août 2016