Alors que l’enfer guète, Nabokov
« Il me faut maintenant épier la beauté comme jusqu’alors personne ne l’a épiée. » Chant quatre, Feu pâle, de Nabokov
Carnet d'Alain François — ISSN 2823-8141 — 1999-2025 photos, livres, arts, humeurs
« Il me faut maintenant épier la beauté comme jusqu’alors personne ne l’a épiée. » Chant quatre, Feu pâle, de Nabokov
Sur « l’Art à l’état gazeux » d’Yves Michaud, Hachette Littérature. À la manière de l’auteur, je me suis tenu à une discipline de fer : ne citer personne, rester dans le plus grand vague, celui de l’opinion gazeuse. Souvent, les commentateurs de l’Art contemporain sont durs avec lui, et ne se trompent guère sur la description qu’ils … Continue reading L’essai à l’état gazeux
Le Tendon Revolver est une très jolie revue des éditions United Dead Artists, un collectif « généraliste » (dessin, texte, photo) format comics de haute tenue, autant dans l’impression que dans le contenu. Un objet de luxe, bel écrin de l’initiateur Stéphane Blanquet accompagné de Blexbolex (pour la couverture), Charles Burns, Mïrka Lugosi, Marie-Laure Dagoit, Gilles Berquet, Ion … Continue reading Le Tendon Revolver
[maj. 28 mai 2012] Dans la prison Je connaissais Hanawa par « dans la prison », que m’avait offert Loïc Néhou quand il l’avait édité. Un récit autobiographique d’une méticulosité rare, n’ayant pas peur de mettre en scène les labeurs répétitifs de la vie quotidienne carcérale.
Cette affirmation péremptoire semble sûrement insensée, et pourtant ! Le nombre de livres que j’ai lu dans ma vie est infiniment supérieur au nombre de livre que j’ai acheté, et ceci, même si je n’ai pourtant pas lu tous les livres que j’ai achetés. Et ce simple fait semble également vrai pour nombre de personnes … Continue reading Le livre est gratuit
Teeth est un petit film de genre parfaitement jubilatoire. Un petit film en apparence très commun, appartenant à ce genre du teen movie standardisé à laquelle l’Amérique nous a trop habituée, si habituée qu’on y est comme chez nous et qu’on s’y ennuie beaucoup. Une fois noté pour l’anecdote que le réalisateur porte un nom … Continue reading Teeth, les dents du vagin
Lorsque j’ai lu “Le voleur” de Darien, ce texte si intrigant qu’il fait encore jaser sur la véritable vie de son auteur, je me suis dit que je lisais là le lieu d’avènement d’Arsène Lupin, le “Gentleman cambrioleur” de Maurice Leblanc. Les dates de parutions des livres des deux auteurs, si proches, pouvant entériner cette … Continue reading Darien / Vidocq Gentlemen
Je me suis rendu compte, en écrivant mes maigres souvenir d’Aimé Césaire, que j’empruntais la nostalgie à une œuvre autre, une bande dessinée, d’un auteur virtuose, poète éphémère mort trop vite. Les émanation de cette autre œuvre s’infiltraient, venant parasiter mes souvenirs, et pire, se substituer à l’enfance inconnue d’Aimé Césaire. C’était « LES SŒURS ZABÎME » … Continue reading Nostalgie Zabime
Quelle question Tenir ou ne pas Âme morte L’être en question Du temps sûrement L’essence déshabillée Que nous reste-t-il ? Effiloche Exaspère Vide aigre Détruire Enfin Quelle joie Délivre Chiale Joie dure
Un jour, j’ai croisé la silhouette d’Aimé Césaire ; il passait devant moi, à me toucher, vieil homme courbé, écrasé par le deuil qui le frappait, par une de ces aigreurs nostalgiques du fond de l’estomac. J’ai pensé que cette pesanteur tremblante était celle de la vieillesse. Je le croyais alors mourant, si vieux, si frêle, … Continue reading Aimé brûlant, relire Césaire
C’est bizarre ce que fait Volodine (dans Songes de Mevlido), ce mélange indescriptible, cette sauce étrange, cette salade littéraire qui à force de réminiscences remuées en devient nouvelle, expérience gustative renouvelée… On ne sait pas dans quoi on est, dans une haute littérature, des phrases superbes, ou un patchwork des imageries populaires de la fin … Continue reading La pluie murmurait des prières sorcières
« Le sens ancien du mot « symétrie », tel que les Grecs l’employaient, répond aux idées de mesure, de proportion, d’harmonie, de rapports heureux entre les parties et le tout ». C’est ainsi, citant Vitruve, que Roger Caillois définit la symétrie, dans « Cohérences aventureuses, traité d’esthétique généralisée ». J’ai pensé à ce petit livre, abîmé quelque part dans ma … Continue reading Lone son cowboy n’est pas celui qu’on croit : No Country for Old Men
J’avais bien vu que Philippe avait posté dans LEPORTILLON un article sur Sartre et Simone de Beauvoir croyais-je… Et Céline m’avait bien parlé d’une « histoire »… Mais je n’y avais pas prêté attention avant cette fin d’après-midi, ou désœuvré, je fais mon traditionnel petit tour de l’actu sur Internet. Je fais le tour de différents journaux, … Continue reading La pesanteur de Simone, la disgrâce de mon époque
Derrière l’auteur, il y a un désir premier d’individuation, de distinction, qui sort d’un conflit ancien avec l’autre corps, collectif, qu’il faut affronter. Lacenaire : Pourtant il s’était dit : L’avenir me réclame ! Oui… pour mettre à ton nom une auréole infâme ; Oui, tu vivras, tandis que l’homme qui n’aura Jetée sur son … Continue reading Derrière l’auteur
Plus grande est la beauté plus profonde est la souillure disait Bataille pour autre chose… pour jouir en fait. Mais, la beauté est une salope, Une sacrée salope, qui vous saute aux yeux du pire des lieux. Dans ce froid glacial et soudain, avec la fièvre qui ne me lâche pas, je détourne le regard … Continue reading La beauté est une salope
J’ai une réticence à lire très avant Pessoa. Je ne peux réprimer un sentiment bizarre, comme une petite réserve, devant cette absolue réussite de l’expression du mélange de duplicité et d’honnêteté d’une conscience. Juste derrière ma tête, une voix aussi intime que timide et même un peu honteuse, se demande ce qu’il me restera à … Continue reading Reprise
C’est quoi ? Une nouvelle série ? Après Mishima… Je ne sais pas. Mais c’est surprenant que les blogueurs égotiques ne parlent pas plus souvent de Rousseau. Parce que si le système semble lointainement initié par les lettres de la Sévigné — « Les lettres de Mme de Sévigné étaient très prisées. Il arrivait à Mme de Thianges de faire mander … Continue reading Rousseau et moi
Dans la base de WebObjet, je trouve une note que je n’avais pas publié. Datée du 7 février 2007, cette note a été écrite juste après l’interruption momentanée de la grande page « ça recommence comme ça » [disparue]. Je ne me souviens pas pourquoi elle n’a jamais été publiée. Je la pose ici, dans … Continue reading Mishima et moi
Comme j’adore me contredire, découverte d’un film inconnu : Un chien qui rapporte (1931), d’un inconnu, Jean Choux. Un film sans intérêt. Presque. Au détail prêt que formellement, le truc est explosif, que Jean Choux s’amuse au Jump-Cut 30 ans avant Godard, que le son accélère, que la caméra se retourne, que ça monte frénétique, épileptique, … Continue reading Chien de sa chienne
Michel Serrault, dimanche, Bergman, Bergman, merde, lundi, et Antonioni mardi… Drôle d’été. Serrault n’est qu’un interprète, il n’a pas été sifflé, et les films que la tv va ressortir sont les moins bons, c’est couru, et les deux autres, ont dû subir, et subir. Bergman, on lui a reproché la forme… Mais je me demande … Continue reading Mort de monstres en série