À table, la table familiale, nous mangeons dans la cuisine, mon père raconte, il raconte l’histoire de ce type, un gars de son village, qui par je ne sais quel hasard, avait travaillé pour le journal de la ville, et qui au bout de quelques années était parti pour Paris. Une étrange histoire, sans intérêt, mais qu’il racontait, qu’on pouvait apprendre à écrire en passant par cette ville, et ensuite écrire pour des « grands journaux », et cette histoire sans intérêt, elle m’intéressait. Et je m’en suis souvenu, quand je me suis retrouvé à la place de ce gars que je n’ai jamais rencontré. Je m’y suis retrouvé par un concours de circonstances incroyable, et quand je me suis souvenu de cette anecdote, j’ai trouvé ça si incroyable, que je me retrouve là, une chance sur un million, à travailler pour le même journal que ce gars, mais 40 ans après. Mais moi, oui MOI, je me garderais bien d’une chose, c’est d’écrire dedans. Oui, je me débrouillerais, et parfois contre les sollicitations empressées, je n’écrirais pas une ligne ! Et la dernière fois qu’on me l’a demandé, j’allais partir, et j’ai hurlé, et j’ai eu peur de ma propre voix, j’ai hurlé « plutôt crever ! ».
C’est l’histoire d’un gars
Publié le 11 juin 2013