J’étais dans la maison familiale. Deux scènes se succèdent, comme la répétition d’une seule : mon père entre, il est dans la force de l’âge et porte un pull à grosse maille beige avec le col un peu haut. Je ne sais pas s’il a eu ce genre de pull. Mais il est ainsi, respirant de santé, bien coiffé… et donc ne ressemblant pas à un vieux chien abandonné, ce qui aurait été plus réaliste… Il entre donc, dans… la cuisine ou le salon, et ma mère et autres figurants indistincts demandent d’où il vient. On comprend qu’il revient d’une balade dans un endroit étrange qu’il affectionne… Je ne crois pas non plus qu’il faisait ce genre de chose.
Et la scène se déroule deux fois, et à la deuxième, le voile se déchire, et je prends conscience de l’anomalie : il ne devrait pas être là. Alors, il disparaît, et je tente de me tourner vers ma mère, pour l’interpeller, affolé, mais elle semble très jeune et insouciante, alors je hurle que je ne vais pas bien, que j’ai des hallucinations, que je vois mon père alors qu’il est mort, et je m’écroule au sol… et je me réveille, avec, une seconde, une immense fatigue et l’envie de le rejoindre.
Première pensée : ce n’est pas terminé, malgré les moments de distraction, le travail mental, étrange tâche de fond, continue, doucement, doucement.
Bruno Dewaele
https://vimeo.com/40229622