Dans mon ciel se dessine une ligne blanche fine droite et tranchante. Cette ligne n’est pas à mon échelle. Elle passe haute coupant le monde traversant une chaine de montagnes et la méditerranée. Elle est la trace élégante d’une autre géographie. Ici, à mes pieds, mon monde d’ennui, de paix grise et douce, de mort lente. La ligne haute, légèrement duveteuse, s’effiloche et se dissous dans le fond du ciel souvenir fugace d’une violence monstre, d’une explosion meurtrière, du sang cuit, des membres broyés, des destins effacés par l’acier et le feu.
Pour moi, un fil ténu qui tente de m’attacher encore aux massacres du jour.