Benoît Preteseille a eu la bonne idée de m’offrir un livre pour mon anniversaire. Je cautionne totalement l’idée de m’offrir quelque chose pour mon anniversaire, et encore plus le fait de m’offrir un livre.
Mais quand il m’a offert « Femme sorcière », un livre de sa propre maison d’édition, il ne savait pas que j’avais eu une passion ancienne pour celles-ci. Donc, plaisir et pertinence !
« Femme sorcière » présente une série de photographies de Serge de Sazo, publiée en 1952 dans « Enquêtes ». Ce sont de simples mises en scènes ou montages suréalistes sur le thème de la sorcière.
Je ne connaissais pas Serge de Sazo, qui n’est pas un très grand photographe, mais qui a eu de multiples chances qui l’on rendu multiplement célèbre : une décennie, il prend en photo la libération de Paris, la décennie suivante, ce sont les premiers érotiques sous-marins… Vraiment beaucoup de chance ! Ce qui marque d’ailleurs le principal talent de n’importe quel photographe : la chance, la chance, la chance, puisque c’est une pratique opportuniste.
Ici nous ne sommes pas dans l’opportunisme, mais dans la mise en scène un peu molle, un peu rapide, avec quelques objets rassemblés et un modèle langoureux (sa femme ?) qui joue la sorcière sans grande conviction. Mais le résultat est amusant et dégage, par la grâce de l’âge, un charme certain. La vertu de ce petit livre est surtout le « dialogue » voulu par Benoît Preteseille avec des auteurs contemporains, dont quelques-uns pour qui j’ai de l’estime, comme Benoît Guillaume, excellent dessinateur ou encore Sophie Guerrive à l’humour toujours impécable, et qui présente ici un dessin qui évoque fortement le grand Fred.