Il est presque neuf. C’est un vélo de gamin, un vélo pour la montagne plus que pour la ville… Mais pour cette ville, c’est pas si mal, entre les côtes et les pavés… J’ai monté la selle à mort. Mais il est nickel… Et à cheval donné, on n’en regarde pas les dents, disait-on. Cette nuit, j’ai rêvé que je faisais du vélo. Je n’ai pas seulement rêvé que je faisais du vélo, j’ai rêvé que c’était un besoin, un besoin irrépressible ! Et ce matin, je me souviens que j’ai passé 20 ans sur un vélo. Que même avec un vélomoteur et même ma première voiture à 18 ans, je ne suis jamais descendu de mon vélo ! Que c’était lui qui m’accompagnait quand ça n’allait pas ! Que je partais faire une boucle de quelques kilomètres pour ruminer mes chagrins d’alors ! Que j’aurais dû y penser plus tôt !
Et d’autres choses associées… Qu’il y a un an, je n’aurais pas pu envisager de faire « physiquement » du vélo, que c’est cette étrange aventure qui m’a fait faire un bond en arrière de pas mal d’années, qui me permet aujourd’hui d’envisager de monter là dessus comme un gamin. Et franchement, quand je l’ai attrapé, hier, pour faire la pression des pneus, c’est un bond de trente ans en arrière que j’ai fait, au moins !