Le temps, c’est cruel, ça érode tout. Dans ma bibliothèque, deux fascicules Éric Losfeld de la collection le désordre consacré au surréalisme, beaux étroits designés par Pierre Faucheux à partir d’un fragment du Grand Verre. Je possède celui de Breton, qui reste un document, et ce « testament d’Horus » de José Pierre. Et me demande donc ce qu’il en reste, de ce second. Les poèmes sont illustrés, chacun, par Jean-Claude Silbermann, surréaliste tardif par ailleurs pas inintéressant et même souvent plaisant. Mais ses illustrations ici sont à la hauteur de la facilité un peu mièvre des poèmes faciles et mièvres de José Pierre. Oui, le temps est cruel, il use rude et lessive vite les facilités des éditions d’entre soi. Aujourd’hui, que reste-t-il de ce petit livre ? Du male gaze ahané, puritain, presque érotisme euphémisé du bout des lèvres, du coin de l’œil, l’air de… et la maquette de Pierre Faucheux.
Ironie, voilà ce qu’il reste : le graphiste.