J’ai différé jusqu’à cet âge, d’un début de vieillesse, pour lire Claude Simon. Je dois avouer que je goûte chaque phrase comme une douceur de fin de repas. Et ceci, malgré l’insanité sociale… Il faut bien s’y faire, si on veut lire.
Pourtant, je finis par voir le système de l’écriture, son esthétique, et à en être agacé parfois.
Mais c’est beau, oui, et ça roule sans heurt, plus chaud qu’en général chez ces nouveaux qui n’ont plus rien de nouveau.
Je voulais juste retrouver quelque chose qui peut se lire à haute voix.
Et même si parfois on n’a plus aucune idée de comment commençait l’interminable phrase qui se termine par
« puis s’éloignaient peu à peu avant de mourir entre les pins, les poussiéreux buissons de lauriers et les massifs bordés d’iris dans le jardin où couchée comme une sorte d’épouvantail sur cette liseuse recouverte de cretonne à fleurs, que selon les heures on déplaçait sur le gravier en suivant la marche des ombres, maman agonisait lentement. »