Je comprends. C’était cette envie esthétique, que je désapprouve chez d’autres, qui me poussait à replier les mots les uns sur les autres, comme un pliage de papier qui par perte de patience finit en boule informe. Ce devoir de réserve qui m’enclave n’était qu’un prétexte. Et puis, aurais-je vraiment envie de raconter ce qui broie mes heures diurnes ? Peut-être, en l’honneur des personnages de mes fictions internes qui ne déméritent pas. Mais c’est le sens qui m’est revenu dans l’estomac. Tout à la forme, manière, manière, j’ai relevé ma garde et paf ! La chose nue. Le monde existe. La pierre est dure. Malin ! Je suis un animal vif. Ce nouveau cercle de mon enfer personnel. Je n’en finis pas de découvrir ses méandres, de jouir du paysage, de gouter ses aspérités. Tant de subtilités, pour simplement vivre. Je comprends… peu importe que j’aie le droit ou pas, je ne dirais rien, mais je continuerais à écrire. Voilà comment on replie les choses encore, les choses sur elles-mêmes, pour laisser les personnages libres. Je vous laisse parce que vous ne m’appartenez pas.
Rien ne m’appartient en ce monde.