Sur Tumblr, croisé plusieurs « enfants de Bukowski », des environs de Paris, qui écrivent [potentiellement] rudement bien. Je voulais écrire « comme ça » il y a tout aussi rudement longtemps. Le « rudement » désuet est là pour marquer qu’il aura fallu des années pour que j’accepte ma manière d’écrire, et qu’au bout du compte, on ne sort pas de soi.
Amusant, le dernier billet sur le narcissisme de ma dernière abonnée sur Tumblr…
Marrant. Troublant. Je pensais en lisant cette blogueuse-là, que parmi les narcissiques, les manipulateurs ne sont pas les pires. Car le vrai narcissique, l’ultime narcissique est le mystique, le vrai mystique, comme on en fait plus (par ici).
Oui, dans l’intrigant, dans le menteur, dans le manipulateur, il reste un reste d’altérité, même si l’autre est objectivé et utilitaire, il reste l’autre, le reflet dans le miroir, et ce reflet même en altérité leurrée est une altérité quand même.
Non, le vrai narcisse nie toute altérité. Non, il y a d’autres stades du narcissisme :
le poète maudit bien sûr, pire que le manipulateur, mais tous ceux qui, comme moi, ne supportent pas de descendre de leur piédestal moral. En effet, ne pas vouloir être sali intérieurement par les choses viles que provoque le narcissisme commun est un pire narcissisme.
Le narcisse commun aime sa belle gueule, le temps qu’elle dure, le temps qu’il sorte du marché du sexe pour rentrer dans la plus grande partie de sa vie qui ne sera plus qu’un enfer sans miroir, un très long enfer qu’il ne « calcule pas » de son point de vu arrêté, de ce qu’il pense être l’acmé de sa vie : la jeunesse.
Mensonge : « La narcisse »… Car elle a 20 ans. Le mec, il vivrait son apothéose après 40 ans, quand toutes les gonzesses, de 16 à 55 ans se retourneront brusquement sur lui, et que, s’il n’était pas beau à 20 ans, il mettrait un moment à comprendre que dorénavant, il est « viril « , qu’il est un « vrai mec », et que, définitivement, chez les hétéros, une gonzesse à 20 ans et un mec 40…
Mais basta ! Revenons à lui, celui-ci, le narcisse majeur qui se veut beau dedans, parfait, moralement pur, sans tache intérieure… Car narcisse accompli, il sait que la peau, l’extérieur, est voué à l’altérité, à l’autre, pour ou contre l’autre, et même à la pire souillure, « la société », et que seul l’intérieur lui appartient vraiment, que seul son petit moi chagrin est « chez lui », et c’est là qu’il s’y branle mentalement, c’est là qu’il pleure ces rares tâches morales, quand il a été faible, qu’il a relâché la pression sur lui-même, qu’il a été un « humain normal « , hargh !
Oui, la manipulation, l’imposture, le sourire et les accessoires, c’est encore du sexe très normatif. Le vrai narcisse est un poète, un artiste ou un mystique…