J’espère toujours y projeter les phrases que je n’arrive pas à écrire. C’est, je pense à ça, qu’en fait, j’avais bien avant ma rencontre avec le structuralisme, remis en question cette Histoire par les grands hommes et leur chef-d’œuvre, simplement parce que je ne trouvais pas ces chefs-d’œuvre si merveilleux, et même, déjà petit, je trouvais que chaque livre contenait son lot de bêtises crasses, et qu’enfin, l’humanité dont moi ne méritait pas d’éloges, mais plutôt mépris ou dédain, à la limite… De quoi devrions-nous être fiers ? De quelques œuvres musicales masturbatoires ? C’est si glorieux de se masturber ? Et en groupe encore ? Pourquoi ce qui nous fait plaisir devrait être grand ? Et puis, en quel honneur jugeons-nous de l’humanité entière à l’aune de deux trois poètes ? Quantitativement, et donc du point de vu de nous comme phénomène, nous somme infiniment plus doué pour l’éviscération que pour l’art. Et particulièrement, toi, qui t’enorgueillis d’être humain, tu es infiniment plus doué pour l’éviscération du poète, dont la vie sera toujours un enfer à cause de toi, que pour quoi que ce soit de potentiellement « beau » ou « grand ».
Ce que nous sommes : médiocre.