Je suis le spectateur des révolutions, sur mon canapé. Personne ne s’imagine être celui-là, le gras trop chauffé trop nourri, qui regarde par sa lucarne, TV ou Internet, qui feuillette chez le dentiste le journal trop illustré, qui écoute d’une oreille distraite le bruit si simple des bombes lointaines glissant de l’option mp3/radio de sa voiturette criarde maillon minuscule d’une chaine inouïe convergeant vers la ville. Personne ne se projette dans celui-ci, qui capte négligemment l’écho d’une grande Histoire que d’autres secouent. Pourtant, sans crainte de me tromper, statistiquement, je peux affirmer que nous sommes celui-là et celle-ci, sans choix, sans destin, le cul collé à la mousse polyuréthane haute résilience.
Révolutions
Publié le 4 avril 2011