« Simon le Roc délivré par l’ange », ce n’est pas le titre d’une bande dessinée, mais le renommage sauvage et vaguement étymologique de « Délivrance de Saint-Pierre », un tableau médiocre représentant l’épisode de Saint-Pierre vieux, prisonnier à Rome (y-a polémique, mais on s’en fout), qui s’évade, fuit et croise Jésus sur la Via Appia qui lui intime de repartir pour être pendu par les pieds… Comme quoi, du côté des instances supérieures catholiques, c’est à peu près comme à l’UMP…
J’avais oublié l’existence de ce tableau jusqu’à mercredi. Je me souviens maintenant qu’il était ma distraction quand on attendait notre tour, pour la confession, juste après que nous nous soyons concertés pour inventer des péchés que nous n’avions pas commis pour avoir quelque chose à dire. Sinon, c’était l’interrogatoire serré et le regard suspicieux. Ces vieux curés devaient douter dès que quelqu’un n’avait rien à avouer, puisque toute leur étrange carrière, ils n’avaient confessé qu’un immense chapelet de petits crimes imaginaires.
Je me souviens que j’étais à la hauteur de la grille du soupirail inquiétant et de la pompe d’un soldat. Et je me souviens que je ne comprenais pas ce que représentait ce tableau. Enfin, je comprenais l’action, mais pas le contexte. Perplexe. Mais en même temps, je le scrutais. Il y avait quelque chose de romanesque, et du suspens, avec ces soldats qui dorment, et je devais faire le lien avec quelques films d’aventure. Je ne sais pas ce que je pensais de l’ange, ni de son rôle. Pas de souvenir.