Décembre triste, de la lumière absente qu’on compense par de la bouffe obèse. Mois du solstice glauque et des fêtes obscènes, les seules dont on devrait dispenser les adultes. Et dont les adultes devraient se dispenser par décence. (Mais que deviendrait l’économie puisque le peuple s’y saigne en laideries et inutilités. Et que deviendrait la natalité, puisque le peuple ne baise que dans la cuite du premier).
J’ai toujours eu du mal avec le ciel opaque et bas du front. Céline est à Rome et je m’en réjouis, mais Rome qui reste lumineuse jusqu’en décembre est à 1500 kilomètres de moi, au bout d’une longue diagonale qui traverse deux massifs. Golo rentre bronzé d’Égypte pour apprendre que son complice de toujours, Frank, scénariste de nombreux de ses livres, est mort dans son sommeil. Frank ne verra pas la réédition de « la Variante du Dragon » prévue pour fin janvier 2019, ni les rues de Paris brûler du feu des Zombies (de Romero) qui tentent brusquement de revenir à la vraie vie. La « Variante du Dragon » prend justement Paris comme échiquier, ironie.
La lumière reviendra quand tout remontera, mais on ne peut même plus s’en réjouir. J’envie ceux qui se réjouissent encore, des fêtes, des cadeaux et des insurrections.
J’ai cherché dans mes archives les photos des deux gars, Golo et Frank, qui ensembles ont fait des beaux livres : « Ballades pour un voyou », « Rampeau 1 et 2 » », « Same player shoots again », « Le Bonheur dans le crime », « Nouvelles du front » et « La Variante du dragon »…