Dans Rogomelec de Léonor Fini, Stock 1979, un personnage qu’on découvre masculin ou non genré pérégrine du coq à l’âne, d’un port ou il suit un moment un homme qui lui accroche l’oeil, à un repas « à la table du capitaine », jusqu’à un village au bord d’une rivière, pour échouer enfin dans une sorte de monastère peuplé d’étranges moines qui lui offrent différents postes de massages, douches, baignades, traitements, soins et attouchements vaguement libidinaux. Une bête cure donc, c’en est une, c’est marqué, à peine troublée par un onirisme plat, timide et conventionnel… Et rien. Texte court.
Ce livre traînait dans ma bibliothèque sans que je ne l’aie jamais ouvert. C’est donc l’une de mes lectures de confinement, hasardeuses et presque contraintes, et il serait facile de se laisser penser que si Léonor fini n’était pas déjà Léonor Fini, ce texte n’aurait jamais trouvé le chemin d’un grand éditeur. Le livre est illustré par l’autrice, puisque peintre, mais elle semble s’être autant investie dans les dessins que dans le texte. Service minimum.
Pas que l’ensemble soit si désagréable, mais un vieil ami avait l’habitude de cracher à la sortie de certaines expos plates : « ça a le mérite d’exister ⸮». Cette lecture sans passion aura au moins eu le mérite de me rappeler l’existence de Léorno Fini, qui me rebutait au XXe siècle, et que je me surprends à apprécier autrement. Et puis, je découvre sur une photographie qu’elle a vécu avec l’incarnation précédente de notre chat Robert, qui depuis nous a quitté pour d’autres sphères.