[dropcap]E[/dropcap]lric m’a offert son dernier album, le tome 3 de Witchazel, série animalière qui voulait initialement retrouver le charme des bandes de Macherot (auteur avec lequel je n’ai aucune imprégnation enfantine et dont l’aura reste pour moi un mystère), mais qui aujourd’hui, après 3 albums d’aventures, lorgne avec bonheur bien plus vers, entre autres, les bandes des canards de Disney ou l’esprit de Goscinny. Des références qui offrent déjà de plus solides fondations. Cette série enfantine est donc une entreprise postmoderne totalement assumée, mais aussi une preuve qu’il n’est pas nécessairement mauvais de vouloir retrouver quelque chose d’un autre temps, quand cette chose est de l’ordre de l’esprit et que la manière dont c’est fait ne nie pas son époque. On peut ainsi, comme Elric et François Darnaudet, rechercher le fumet d’une sauce ancienne et l’actualiser pour en raviver la fraicheur.
Je ne suis pas (plus depuis plusieurs décennies) un lecteur du genre, mais puisque je vois cette BD se fabriquer sous mes yeux et que j’en lis le story-board (souvent sous la menace), j’ai été surpris d’être toujours autant amusé par les nombreuses blagues et allusions qui agrémentent la lecture. Witchazel est une série légère, drôle, charmante, vivace, qui mérite de trouver son public. Je souhaite longue vie à Witchazel !
« Witchazel et la menace d’Anankor », chez Kramiek, par Elric, François Darnaudet et Laure Durandelle à la couleur. Sur le site de l’éditeur : http://kramiek.com/catalogue/t3-witchazel-et-la-menace-d-anankor