Jeudi matin, j’ai entendu une communication courte mais limpide de Nathalie Heinich sur les mécanismes sociaux de l’artification, (néologisme bien pratique).
Je ne sais à peu près rien des polémiques autour de la sociologue, me méfie de la manière aujourd’hui dont les gens confondent fiction et réel, discours scientifique et opinion. Je ne peux juste que rendre compte de la clarté de l’exposé rapide de ce jeudi.
Note une conséquence de son histoire de l’artification de la peinture et de la sculpture. Ces disciplines presque honteuses au moyen-age devenues prestigieuse au XIXe siècle, le nombre d’aspirant explosa. Les métiers de création n’ayant besoin que de peu d’élu, la poussée démographique provoqua la paupérisation des aspirants. Mécanique.
Et, donc, implicitement puisque ce n’était pas le propos de Nathalie Heinich, l’artification de la peinture a fabriqué les « maudits » et « la bohème ». Mécanique.
Il faudra un jour faire le compte de l’influence des émissions de TV littéraire, rendant un métier de l’ombre brillant, sur la paupérisation des écrivains.
Et des écoles d’Art sur la paupérisation des artistes…
Et de tous les encouragements sociaux, structurels, à entreprendre des métiers normalement « à vocation », complexes, dangereux et hasardeux, avec pour conséquence en contradiction avec l’aura sociale, la transformation des auteurs et des artistes en prolétariat corvéable à merci.