Mon attente était-elle trop grande ? Lecture de « Les filles de Monroe », le dernier Volodine, une déception. Ces filles de Monroe, c’est une nouvelle un peu grasse et pourtant trop diluée dans un bardo moisi. Mi-théâtre de l’absurde (c’était il y a 70 ans !), mi scénar-fantasme de série Z, la chose a des arrières goûts, des grumeaux, des relents de BD post-apo des années 80 (70 ?), de manga horrifique plus récent, de cliché ciné bas de gamme… Tout ça sans l’écriture Volodine de ses grands romans pour transcender la sauce. Paradoxe, dans cette poisse, je n’ai pas aimé y voir trop clair rapidement, en voir les ressorts faciles et deviner sans climax ou tout ça nous menait (nulle part, notre condition). Second paradoxe tout personnel, je me suis demandé si, juste pour racheter la chose à mes yeux, ça ne pouvait passer pour un digest digeste pour entrer en Volodine ? Moi qui ai mis si longtemps à y entrer, et qui fus si surpris d’y découvrir une cathédrale ! Mais le grand hétéronyme vivant a peut-être bien le droit de pondre cette petite chose simple et grise comme une agonie commune ?
(Ou alors, plus grave, c’est que je n’y trouve plus aucun exotisme ?)
En illustration : « Shell Armor » 2017 dessin de Céline Guichard