Aujourd’hui, je lisais un article sur l’Ipad. Un article de magazine. C’est important. Je repose l’Ipad, et là, mon cerveau me fait une blague. Pendant un moment, j’ai été persuadé que je lisais un magazine papier… Et il m’a fallu faire un effort pour me souvenir que je n’avais pas acheté de magazine papier, que l’article que je lisais ne pouvait pas venir du seul qui arrive par la boite aux lettres, les Cahiers du cinéma, et que donc, je lisais bien cet article sur l’ipad…
Anecdote sans intérêt. Sauf que… depuis deux ans que l’Ipad est collé à mon corps, qu’il me suit dans l’appartement, avec une prédilection pour l’alternance chambre-salon, et dans le salon, canapé-table-devant-la-baie-vitrée (il a peu vocation à s’approcher de l’ordinateur), c’est la première fois que je fais une telle confusion. C’est la première fois. Pourquoi ? Simplement parce que l’article que je lisais était écrit dans un pur style journalistique, à l’ancienne.
C’était un commentaire sur la réaction de ma voisine sur l’adaptation de sa BD par Abdellatif Kechiche. Et ce style plat, ce mélange vain de commentaires/citations d’un contenu rédactionnel déjà disponible en ligne a trompé mes perceptions. Ce qui fait que quand j’ai posé l’Ipad, derrière moi, négligemment, j’ai vraiment cru poser un magazine…
Alors ? Ho, pas grande chose. Juste la confirmation que c’est bien l’écriture et sa forme qui porte tout, et non le support de celle-ci. Le support importe peu. Au point que lire un article dans un style si obsolète a ramené mon expérience de lecture à un contexte qui a pratiquement disparu pour moi, et pour de plus en plus de gens.
Et accessoirement, je comprends que les magazines papier disparaissent. Je me souviens maintenant comment ils étaient chers et vides. Vacuité coupable qu’ils payent aujourd’hui au prix fort.
Tiens, ma voisine… Pas parlé. Je ne la connais pas (amie d’amie). Juste qu’elle a acheté la maison de L., à 30 mètres, et que la même L. m’avait demandé si comme acheteuse, elle était fiable. Et je l’avais rassuré par solidarité de classe. Je les aime bien, mes petits voisins dessinateurs ! J’avais raison, elle était fiable… mais je ne savais pas à quel point !