Sur Ripple, une prédilection pour Tina de Dave Cooper aux Editions du Seuil
Avant il y avait la crumbette.
la crumbette, cousine des initiatrices de Fellini, met en mouvement perpétuel le broyeur formé par ses deux fesses sur les trottoirs de Greenwich Village. Son short est court, très court, son décolleté géant, ses mollets en béton vibré. Pour l’éternité, elle domine de ses talons et de sa masse le corps fébrile d’un Crumb vacillant. Maintenant il y a, planquée dans sa doudoune emballage, TINA, chair perverse du froid canadien. Le désir obsessionnel de Crumb l’underground est climatiquement symétrique de celui de Martin, le dessinateur propre frustré d’underground. Pas d’appel, pas d’appât chez TINA, massive doudoune fumante plantée devant l’arrêt de bus. TINA va venir par hasard dans Martin, dans son appartement-ego. TINA livre le désir emballé à Martin. TINA, irrésistible de laideur, de ce comique involontaire du grotesque, cruellement caricaturée par le dessin, TINA vaincra. TINA part gagnante, va foutre KO le dessinateur qui n’aura comme piètre vengeance que la caricature, la mesquine caricature. On se venge comme on peut de l’humiliation d’avoir été laminé par la chair de TINA.TINA lamine. TINA, idole préhistorique, Rubens, hippopoDame gainsbourienne, trou noir du désir, absorbe le sperme du petit Martin-dessinateur-branleur. Martin péché par TINA dans le filet galaxie de ses fesses ondulées. Chacun ses armes. Le souvenir de TINA humilie encore le dessinateur qui se venge en la montrant, la montrant encore et en s’humiliant encore à se branler sur l’icône. TINA icône.TINA vulgaire, brusque, brusquerie. TINA doudounesque, TINA impudique. TINA gentille. Vient petit dessinateur assouvir tes pitoyables fantasmes sur mes fesses. TINA gagne à tous les coups, malgré les coups bas. TINA donne des coups de partout, de tout son corps ventouse. TINA bouffe, rit, se rit, s’esclaffe, matte et se casse. TINA vaincra. Dave Cooper a inventé TINA.