Lentement, lentement, tout ne sera plus que beauté.
Ce n’est pas qu’il n’y aura plus de fiasco. Mais que je vais devenir ce que je suis. Non, en fait, il n’y aura plus de fiasco car je serais près à tout maintenant, dorénavant, et sans flancher. Ado, à la moindre souffrance je voulais me suicider. Il suffisait que je sois un peu persécuté pour désespérer. Dorénavant, je vais voir que même mes fiascos sont beaux. Mais il n’y en aura bientôt plus parce que je vais doucement apprendre que je peux changer les choses. Je peux biaiser les scénarios, je peux forcer le destin, je peux infléchir les méandres incertains des chaînes causales, je peux perturber ma propre vie pour en faire non ce que je veux, mais ce qu’elle doit être. Je peux faire ce que j’ai oublié de faire depuis des années. Je peux briser l’inéluctable. Je peux. Et tout ce qui se produira ensuite n’aurait jamais dû se produire, car tout ce qui se produira sera mon œuvre. Je vais accepter ce que je suis. Je vais accepter d’être.
Je vais accepter d’avoir un coup d’avance, et la solitude que cela implique.