Le ciel, ce soir, est peint de bleu et rose pâle à grand coup de brosse large, calme et kitch. La nuit va se poser, doucement mais lourdement. Les traînés rose et bleu accrochent les dernières lueurs, têtues. Le sol s’assombrit, les masses des arbres s’enfoncent dans le sol, les couleurs se salissent. Les guirlandes d’une grande rue et de la zone commerciale découpent l’horizon. Des odeurs de cuisines se mélangent aux bruits des rares voitures. Les gens pressent le pas sur le rempart. L’assourdissement de la ville fait remonter le bruit de fond des plus lointaines voies rapides. Les dernières traces de kitch s’effilochent. Deux martinets passent, vifs et bas (seulement la 2e fois que j’en vois cet été). Les lampadaires se sont allumés orange sanguine. Calme. Elric passe, en tenue de foot. Une famille entière avec poussette, à sa suite, chasse le Pokemon. Plus de rose. Le bleu.
Je n’attends pas le noir, je m’éloigne.