J’avais un peu honte du billet précédent, qui joue sur une stratégie que j’ai volée à une amie. Mais il a une vertu, c’est de pointer les ambiguïtés de toutes volontés de discours construit. Et il m’amène maintenant à interroger le chemin que je prends pour aborder, ou plutôt ne jamais aborder deux sujets qui rodent : la politique et la philosophie. J’ai choisi volontairement un chemin barbare, pré-scientifique, pour revenir à une forme d’essence de l’acte même, celui d’inscrire mes petits temps ici. Pour savoir d’où je pars. Et puis, on ne peut pas dire que l’hygiéniste et même le profond désir normatif qui habite la psychanalyse, par exemple, incite à lui faire une totale confiance. Elle reste une science du XIXe siècle. De même que la philosophie, qui n’aide rien ni personne, à moins d’un malentendu. Non, je pense que définitivement, chaque vie devra toujours trouver sa manière de négocier avec elle-même. Et quels que soit les efforts, et quelles que soit les connaissances, tout sera toujours à refaire. Savoir que les phéromones existent ne change absolument rien à l’expérience ni à la douleur. Comprendre le fonctionnement de mon cerveau ne m’empêche pas de m’abandonner à la superstition. Savoir que celui-ci peut tout inventer, tout ce que je vis, ne change rien à rien. Je dois vivre ma vie, l’unique, avec ce que j’ai, ce que je sais, et ce qu’elle me propose. Comment faire autrement ?
Comment faire autrement ?
Publié le 18 avril 2013