Le monde est un caillou sublime, mortellement froid et dur.
Un morceau de roche affolée qui fend un bout d’espace paumé.
Un astre détaché qui ne se préoccupe de rien. Comme le reste de l’univers.
Nous sommes dessus, perdus, les genoux écorchés par ce sol insensible
et la tête ailleurs, noyée dans une masse informe de fictions emmêlées.
Nous passons nos jours si courts à nous distraire de chimères pendant que le monde broie nos os. Et nous ouvrons les yeux trop tard, notre corps digéré par ce monstre aveugle.
Le monde est beau, mais mortel. Nous sommes laids, mais chauds.