Dans “Florentine” de Darien

Publié le 10 juillet 2018

Il y a « Vendredeuil flanque un coup de botte à son sous-verge qui tire au renard et me demande, après avoir bâillé comme le crapaud d’un jeu de tonneau : — Sais-tu pourquoi les kilomètres ont quinze cents mètres en Tunisie ? » ou « Les canassons sont éreintés ; nous les avons fait trotter ce matin. Ce n’est pas de la plume qu’ils ont au cul. » ou à propos d’un « cogne » qu’il a « une physionomie banale et vide comme le signalement d’un passeport », ou «  la senteur forte de l’olivier brûlé aromatise l’air, et du sable que remue les pieds des chevaux et qui prend des tons de cendres semble s’exhaler l’odeur moite et doucement infecte de l’ordure chancie.».

Dans « Florentine » de Darien, il y a le souvenir de Florentine, une prostituée naïve au « trop bon cœur » qui à force de cadeaux à ses clients (gros cadeaux : épée, pipe, etc.) semble contredire le sens même de son métier.

Il y a encore, dans “Florentine” de Darien, des choses écrites bien plus belles et bien plus sales. Mais « Florentine » est surtout l’unique nouvelle publiée par Darien, courte, rapide, légère, gouailleuse, poétique, et pourtant drame sec comme une pierre du désert.

« Florentine » de Georges Darien, est toute menue en papier chez Finitude (2007).

Elle est aussi libre et en ligne ici, dans son cadre d’origine, “La revue indépendante” de janvier 1890 (accompagnée de textes moins bons).

 

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