Portrait : Léa Murawiec (et 2 mots sur ses dessins)

Publié le 8 juillet 2018

Léa Murawiec est une jeune dessinatrice fraîchement diplômée de l’EESI. Son dessin déjà affirmé semble avoir pris une nouvelle ampleur depuis sa dernière participation à l’Inktober 2017 (Chalenge d’un dessin par jour pendant le mois d’octobre). Comme d’autres talents épatants de sa génération que j’ai pu croiser dernièrement, elle réalise de très bonnes chroniques dessinées (dont certaines que nous avons diffusées sur marsam.graphics ici), mais cette série-là démontre une maturité plastique incroyablement précoce.

La série complète ici : http://leamurawiec.tumblr.com/tagged/inktober2017

Côté Histoire de l’Art, j’y soupçonne sûrement abusivement des références au cloisonnisme, à l’Art nouveau et l’Art déco, aux bois gravés début XXe (même si, pour les bois, c’est une telle source des esthétiques du dessin contemporain que ça en devient un lieu commun) additionné d’un fumet seventies… Pour la BD… avec des repères poussiéreux, un cousinage lointain avec les humains étroitisés du premier style si élégant de Cabu (Le grand Duduche) et les têtes rondes du (aussi) premier style de Pichard (Submerman).

Mais pour éviter de divaguer trop vieux, j’ai préféré lui poser deux questions :

Sur sa participation à Inktober :

« C’est l’occasion pour moi chaque année de m’améliorer sur un aspect de mon dessin. En 2015 je m’étais concentrée sur les arbres et végétaux, cette année je me suis focalisée sur les immeubles. Comme on doit faire un dessin à l’encre par jour pendant un mois, si on joue le jeu on progresse très vite ! J’en ai profité aussi pour mettre des images sur un scénario de bd que j’écris depuis un moment et pour lesquels les images ne venaient pas…»

Sur ses influences possibles :

« Je ne reconnais pas trop d’influences dans ce style-là spécifiquement. Je dirais que j’aime les personnages de Quentin Duckit, les trames de Jochen Gerner et des souvenirs de mon séjour à Shanghai ont resurgit au moment d’imaginer des ambiances de villes écrasantes. Je me suis aussi appuyée sur des séries de photos de Michaël Wolf sur Hong Kong et des photos d’une copine de classe avec qui j’étais à Shanghai, Chloé Azzopardi. Mes variations de traits sont sans doute inspirés de l’art nouveau… enfin bref un gros mélange »

Quoi qu’il en soit, cette série est une réussite par son style très affirmé, par sa manière de remplir le cadre, par les déformations libres et les élongations de personnages… Mais aussi par cette manière chaque fois juste de confronter le corps à l’urbanisme en jouant sur les scansions, les perspectives et les symétries des architectures. On pourrait encore évoquer Sempé (ou plutôt Sempé pompant Chas Addams) ou “la Ville” de Frans Masereel, mais les images de Léa Murawiec ont déjà une personnalité qui n’appartient qu’à elles.

Cette série a déjà fait l’objet d’une édition à 30 exemplaires diffusée pendant le FIBD2018.

Le Web de Léa Murawiec :

http://leamurawiec.tumblr.com

https://www.instagram.com/le.amu/

http://lagrand-mereamoustache.blogspot.com

https://www.facebook.com/grandmerelea/

L’instagram de Chloé Azzopardi :

https://www.instagram.com/qloait/

(ça fait deux fois que je diffuse des dessins réalisés à l’occasion d’un Inktober sur ce blog. ici, deux extraordinaires dessins Inktober de Marine Blandin illustrent mon article sur Crash)

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