Trop pleine. Cette année commence trop pleine. Je ne me débarrasse pas d’un malaise constant. Une impression de m’être perdu quelque part, entre deux bureaux, entre deux tâches éreintantes… J’arrive jusqu’ici noué, et la douleur évoque une période équivalente d’il y a trois ans. Je me suis encore perdu. Et ça me condamne à inscrire de nouveau quelques jérémiades ici. À commencer par ça, encore. Humiliation. Un début terrifiant d’une nouvelle année terrifiante, aggloméra d’obstacles contondants. Nous sommes agressés de partout, par les séries de malchance, de petite faillite, d’injustice incompréhensible. Pas de gros malheurs, mais une accumulation de coup qui finit par faire fléchir les genoux. Je me suis protégé si longtemps, planqué, bien planqué, caché dans mon trou. C’était le prix de ma liberté, de l’intégrité préservée de ma singularité. Est-ce une histoire d’intégrité ? Pourquoi avoir joué si longtemps ? Ne pas apparaître pour ce que l’on est. Ne jamais prêter le flanc, pour rester intègre et libre. Dégagé. Était-ce de la lâcheté ? Ou vraiment un extraordinaire instinct de survie ? Je ne sais pas si j’ai été lâche, mais entropique, souvent. Sortir à l’air, à peine pourtant, est humiliant. Je suis l’idiot qui tente vainement de se prémunir des bruits et fureurs insignifiantes. Quelle est donc cette humiliation ?
Déversoire
Publié le 12 février 2010