Doucement, je remets la tête dans le ciel.
J’ai arrêté de saboter, négliger, mépriser mes photographies lorsque mon père est tombé malade, il y a quatre ans. Je retourne à ma bibliothèque maintenant qu’il est mort. Pendant les quatre ans de sa maladie, je m’en étais éloigné. Je ne comprenais plus les livres, je ne les sentais plus.
Quatre ans.
Dérange la bibliothèque pour l’arranger, peut-être, sans en voir l’ordre encore.
Descends le gros « Zibaldone » de Leopardi qui n’était pas facilement accessible depuis des années. Enlève sa poussière.
Retourne à des recherches historiques, sans me donner encore de but fixe. Cherche les traces de Costantino Nigra dans Gallica.
Redécouvre des livres, comme ce minuscule « Les arts incohérents » de Sophie Herszkowics, et pose à mes côtés, avec la pile des livres de Golo, le « faire l’amour» de Jean-Philippe Toussain et « L’homme sans qualités » que je ne quitte pas en ce moment, un autre livre vierge : « Sur mon père » de Tatiana Tolstoï