On dirait une affichette de kermesse ! Oui… Mais c’est bien l’une de mes photos de commande qui illustre la couverture du Pif Hors-Série spécial René Goscinny du 15 mars 2022. Une photographie très simple du mur peint signé Catel en hommage à Goscinny. L’immense. Lui-même. Et je ne suis pas sûr que Goscinny aurait validé le graphisme catastrophique de cette couverture, mais voilà… quoi que je fasse, ou dise, je suis partie prenante de cette micro-catastrophe visuelle. Bon, si j’oublie deux minutes la maquette, c’est quand même une chose bien étrange de faire la couverture du magazine de ma petite enfance ! Ou tout au moins de son ersatz contemporain. Pas trop qu’en penser ?
Alors, puisque je me retrouve à avoir acheté ce magazine pour des raisons d’archives personnelles, feuilletons-le. Rééditions de vieilles, voire très vieilles bandes scénarisées par Goscinny, poster central avec dessin moche d’un côté et photos de l’autre, dont deux de moi d’ailleurs, et l’ensemble a donc certainement valeurs archéologiques et sentimentales… Pourtant, qui va percevoir aujourd’hui à quel point il est étrange et même contre-nature que ce titre-là, Pif, présente aujourd’hui un Nº sur Goscinny ? Quelques vieux vieillissants comme moi, qui se souviennent que les journaux pour la jeunesse appartenaient alors à des continuums (idéologiques) très hermétiques les uns aux autres. Et c’est bien la preuve que ce Pif n’est pas celui de mon enfance, et surtout pas le Pif que certains pouvaient recevoir en sus de l’abonnement au journal l’Humanité. Mon père n’aurait jamais lu ce journal, sûrement pas (l’un de mes grands-pères, si), mais il m’achetait Pif, surtout, je suppose pour son gadget vaguement « éducatif » qui marchait (sic !) rarement. C’était il y a cinquante ans, dans un autre monde dont il ne reste rien (croyais-je jusqu’à peu).
Une autre photographie de la même série :