Voilà. Hier, déjà, fin des tourments moraux. Hum… Prudent… et ce matin, 5 heures du mat, réveil, et le cerveau qui s’emballe, ça galope ! à peu près normal, j’écris, dans ma tête, comme toujours, et ça roule bien… et brusquement, c’est plus de l’écriture, linaire, mais un paysage, et là, tout s’articule, tout trouve sa place, et le puzzle ! Ha ! J’ai compris ! Oui ! Ou plutôt, j’ai trouvé, ou plutôt, tous ces éléments disparates s’arrangent pour dessiner un plan, quelque chose de plus grand, d’immense, qui englobe tout, et rien ne dépasse plus. J’ai ma synthèse des doctrines ! C’était une simple intuition, juste une odeur évanescente qui me guidait, qui restait là, derrière les compréhensions partielles, derrière les écoutes, les lectures et les articles thématiques. J’avais besoin de tout ça, j’avais besoin d’écouter André, et en particulier de l’écouter comparativement, pendant la soutenance d’Olivier, d’entendre que la raison était pour lui, non qu’il représente la raison contre les autres disciplines, mais que la raison ancre ses recherches, qu’il refuse de se « payer de mot », comme a tendance à le faire la psychanalyse, qui s’enlise si souvent dans l’esthétique «poétique» d’une formule qui en devient creuse… même défaut que l’histoire de l’art ou de la littérature… Non, il fallait que je comprenne VRAIMENT ce que je sais, par exemple en quoi Girard se trompe. Oui, en quoi ? Et brusquement, oui, le dispositif girardien est bon, valide, mais c’est le récit qui est mauvais, et l’attribution des rôles… et tout, et tout, et chaque bout, et l’excitation des grands jours, ceux que je n’espérais plus ! Ha ! Dans ces moments-là, je comprends même enfin ce que j’ai moi-même écrit. Je comprends les liens intimes, comment les parties s’assemblent en tout. Ha, lenteur ! Ha pourquoi ce putain de saleté de processus créatif doit-il passer par la douleur ? Mais je vais pas me plaindre. Je croyais que j’étais mort, il y a peu, encore… Je croyais que j’étais condamné à vivre sur mes acquis, à articuler deux trois vieux trucs encore bons à l’usage… Je sentais plus… Ce moment incroyable ou un ordre supérieur nait du chaos de mon esprit chagrin !
Eureka, enfin !
Publié le 9 novembre 2012