Si tu crois que je ne suis pas capable de faire la différence entre l’angoisse et cette inquiétude sourde, qui ne me quitte pas depuis quelques jours ? Non, ce n’est pas de l’angoisse, je la connais celle-là. Non. Là, je m’inquiète. Je m’inquiète. Ce n’est pas pour moi que je m’inquiète. Je n’ai pourtant rien à quoi me raccrocher, rien, juste cette inquiétude aveugle.
Ne t’inquiète pas. Tout ira bien !
C’est ça, oui…
« Il va bien ? » (SMS)
« il est très fatigué, mais on est mieux là qu’à la clinique » (traduction du SMS).
Je m’inquiète.
Je m’inquiète pour toi.
Je me souviens, chose idiote, j’avais une telle confiance dans la continuité de mon être, enfant, que j’étais rassuré d’être avec les gens que j’aime, pensant que je les protégeais de ma bonne étoile. Parfois, je préférais en être, d’une corvée, parce que comme ça, j’étais sûr que tout se passerait bien. Sentiment de toute puissance ? Non, juste confiance, une forme de bêtise. Et après tout ? Ne serait-ce pas cette bonne étoile que je provoque aujourd’hui, en lui disant, alors ? Tu es toujours là ? Tu m’as évité tant de danger, tu m’as fait passer à travers tant de choses, tu m’as épargné tant de fois…
Arrête de t’inquiéter, et espère ta bonne étoile contagieuse.