Je ne suis plus un jeune homme passionné. Je suis une vieille machine. Pourtant, j’ai découvert cette machine fragile. Et c’est cette fragilité même qui a secoué tout ce qui somnolait, comme un souffle brasse la poussière. Mais je suis une vieille machine.
Je n’ai pas l’énergie brute de la jeunesse. Je dois compenser par la science. La science de mes mouvements intimes. Oui, je ne suis plus un pauvre petit garçon trop sensible, je suis un monstre parmi les monstres. Je garde ce que je lis pour moi, sans me moquer, sans mépriser, mais comme un réflexe. Ce n’est pas de la stratégie, de la malhonnêteté, mais juste de la prévenance, une sagesse vieillissante déjà. Mais je sais que je suis encore quelque chose que j’étais. Je sais que le vent me porte encore.