L’état d’esprit confiné, c’est quelque chose ! Après quelques lectures erratiques, mon attention s’est enfin stabilisée sur deux textes, que j’ai alterné avec plaisir : mon 3e livre de Christian Garcin : Les Nuits de Vladivostok, et un roman tardif d’Adolfo Biyos Casares… Pourquoi revenir à Casares maintenant ? Encore un coup de David Duquerroigt qui sur facebook évoque « Journal de la guerre au cochon », ce qui me rappelle que malgré mon estime pour l’invention de Morel, je n’ai pas lu les autres romans de Casares. Honte ! Surtout que je possède l’édition Bouquin des romans complets ! Aucune excuse ! Je retourne donc à mon Casares, volume modeste et souple, et parcourant la liste des romans présents, trouve « Journal de la guerre au cochon » avant que mon regard ne glisse, inconstant, sur le suivant « Un photographe à La Plata ». Ha, voilà un titre très en accord avec l’orientation actuelle de mon blog : liens entre littérature et photographie, blabla, etc. Et enfin, mais… je ne l’ai pas lu non plus celui-là !
Ce photographe à La Plata est un texte tardif, paru huit ans avant la mort d’Adolfo, et quelques années après la fin de la dictature. D’où peut-être cette étrange atmosphère d’une apparente légèreté troublée par une incertaine et sourde menace qui ne se concrétisera jamais, comme des relents d’une paranoïa enfin sans objet. Un texte paradoxalement doux et inquiétant, d’une complexité quasi clandestine et d’une humanité ciselée. Un simple et beau récit, attachant, et je suis bien content de savoir qu’à portée de main, il me reste encore quelques romans de Casares à découvrir.
Et puis, quand même, La Plata est une bien étrange ville qui se prend pour un échiquier !
En en-tête et en parfaite illustration du roman, j’ai abusivement utilisé les silhouettes détourées d’Éric Tabuchi et Nelly Monnier extraites de leur projet confiné : Décor-Export https://atlasrn.fr/Decor-export
Decor-Export : participation | BONOBO.NET
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