L’expérience, c’est savoir qu’une chose qui fait souffrir et même provoque folie passagère est en fait une bonne chose. S’y abandonner. Savoir, pour l’avoir déjà vécu. C’est aussi une nuance très particulière de tristesse à savoir ce qu’on va y perdre, ce qui va disparaitre de soi, que cette chose soit vive ou pas. On aimerait garder tout. Mais on sait bien que tout glisse entre les doigts. On connait le prix du sacrifice. On connait, non exactement ce qu’il y a de l’autre côté, mais que l’autre côté existe, tangible, mais définitivement différent. On sait qu’on ne se retournera pas. On sait aussi comment le souvenir dénature ce qui va disparaitre. L’expérience nous apprend la soumission.
La vie n’est qu’une lente fonte des neiges…
(en illustration : L’un des collages numériques réalisés grâce à Photoshop avec des photographies de mon corps en 1999 et dont les seules traces sont les versions basses définition qui trainaient sur le Web. Les fichiers sources ont définitivement disparu avec mon premier crash disque…)