Vendredi
Plusieurs fois, mon employeur me voyant malheureux a tenté de « m’arranger », sans comprendre qu’il ne peut faire autre chose que d’user de moi, et donc, littéralement,« m’user ».
Carnet d'Alain François — ISSN 2823-8141 — 1999-2025 photos, livres, arts, humeurs
Plusieurs fois, mon employeur me voyant malheureux a tenté de « m’arranger », sans comprendre qu’il ne peut faire autre chose que d’user de moi, et donc, littéralement,« m’user ».
Cette affirmation péremptoire semble sûrement insensée, et pourtant ! Le nombre de livres que j’ai lu dans ma vie est infiniment supérieur au nombre de livre que j’ai acheté, et ceci, même si je n’ai pourtant pas lu tous les livres que j’ai achetés. Et ce simple fait semble également vrai pour nombre de personnes … Continue reading Le livre est gratuit
Teeth est un petit film de genre parfaitement jubilatoire. Un petit film en apparence très commun, appartenant à ce genre du teen movie standardisé à laquelle l’Amérique nous a trop habituée, si habituée qu’on y est comme chez nous et qu’on s’y ennuie beaucoup. Une fois noté pour l’anecdote que le réalisateur porte un nom … Continue reading Teeth, les dents du vagin
Le muscle carabine est un superbe graphzine géant, format 30X40, sur papier fort, qui présente plein pot les dessins ou peintures d’obsessionnels contemporains. C’est United Dead Artists, le truc de Blanquet, qui est l’autre éditeur français (avec Le Dernier Cri) de l’amical des obsessionnels mondiaux. La couverture de ce N° 2 est de Daisuke Ichiba, l’un des … Continue reading Le Muscle Carabine état second
Je me suis souvent trompé en parlant de l’homme comme d’un animal social… Les animaux sociaux ont la particularité d’avoir une intelligence collective qui dépasse largement leur intelligence individuelle… Ce qui est l’exact contraire de l’espèce humaine qui a cette charmante particularité de faire preuve d’une incommensurable bêtise collective !
Ha joies du réseau ! Ou plutôt, ho joie de Google image ! Je découvre l’autre jour une image d’un amateur de latex qui s’est transformé en tomate géante… J’ai eu un moment de flottement… Se transformer en bulle rouge de latex… comme perdue dans une matrice artificielle… pourquoi ? Et pour quelle sensation ? Pour l’esthétisme de … Continue reading Homme-tomate et femme serpent…
Lorsque j’ai lu “Le voleur” de Darien, ce texte si intrigant qu’il fait encore jaser sur la véritable vie de son auteur, je me suis dit que je lisais là le lieu d’avènement d’Arsène Lupin, le “Gentleman cambrioleur” de Maurice Leblanc. Les dates de parutions des livres des deux auteurs, si proches, pouvant entériner cette … Continue reading Darien / Vidocq Gentlemen
Je me suis rendu compte, en écrivant mes maigres souvenir d’Aimé Césaire, que j’empruntais la nostalgie à une œuvre autre, une bande dessinée, d’un auteur virtuose, poète éphémère mort trop vite. Les émanation de cette autre œuvre s’infiltraient, venant parasiter mes souvenirs, et pire, se substituer à l’enfance inconnue d’Aimé Césaire. C’était « LES SŒURS ZABÎME » … Continue reading Nostalgie Zabime
Quelle question Tenir ou ne pas Âme morte L’être en question Du temps sûrement L’essence déshabillée Que nous reste-t-il ? Effiloche Exaspère Vide aigre Détruire Enfin Quelle joie Délivre Chiale Joie dure
Un jour, j’ai croisé la silhouette d’Aimé Césaire ; il passait devant moi, à me toucher, vieil homme courbé, écrasé par le deuil qui le frappait, par une de ces aigreurs nostalgiques du fond de l’estomac. J’ai pensé que cette pesanteur tremblante était celle de la vieillesse. Je le croyais alors mourant, si vieux, si frêle, … Continue reading Aimé brûlant, relire Césaire
Le hasard, j’vous jure ! Alors qu’enfin je trouve le courage d’ouvrir ce site prévu depuis des lustres [1], je passe devant la TV et je vois quoi ? Un clip qui abuse éhontément d’une des stars de l’art des années 70. Le réflexe, c’est… fait exprès ? Ils l’ont fait bosser ? Capable ! Aujourd’hui, hein, tout est possible. Et … Continue reading Dan Flavin et Kelly Rowland
« Je ne désirerais alors que me réduire en pot, sans terre ni fleurs, en lame de bêche : enfant déjà, je fixe les objets inanimés, non sensibles, et j’envie leur état : pierres, pièces de moteur, mots même, abstraits, de philosophie surtout. » Pierre Guyotat, COMA, Folio, page 89. Le pot de fleurs pourrait être le symbole de … Continue reading Et Jean-Pierre Raynaud réinventait le pot
Des abîmes s’ouvrent derrière moi, à chacun de mes pas. Ça s’appelle le temps, je crois.
Bien obligé d’accepter ce qui disparaît, comme ce texte, que je commençais enfin… Avant que le logiciel ne disparaisse dans les limbes numériques. Ça arrive jamais. C’est pour ça que c’est traumatisant. On s’y ferait, sinon… Mais voilà, comme une malédiction. Mais tenais-je tant que ça a ce bout de texte ? J’avais enfin commencé à … Continue reading Arriverais-je à
Je ne pourrais pas écrire maintenant. À chaque effort de concentration, la tristesse vrille les os de mon crâne.
C’est bizarre ce que fait Volodine (dans Songes de Mevlido), ce mélange indescriptible, cette sauce étrange, cette salade littéraire qui à force de réminiscences remuées en devient nouvelle, expérience gustative renouvelée… On ne sait pas dans quoi on est, dans une haute littérature, des phrases superbes, ou un patchwork des imageries populaires de la fin … Continue reading La pluie murmurait des prières sorcières
Lorsque je reviens, Céline a peint une grosse tête de mort dans les chiottes. Je plaisante, la qualifie de « rock », mais non, elle n’est pas si rock que ça. Non. Une tête de mort.
a habité là pendant 25 ans, au début du XXe siècle
« Le sens ancien du mot « symétrie », tel que les Grecs l’employaient, répond aux idées de mesure, de proportion, d’harmonie, de rapports heureux entre les parties et le tout ». C’est ainsi, citant Vitruve, que Roger Caillois définit la symétrie, dans « Cohérences aventureuses, traité d’esthétique généralisée ». J’ai pensé à ce petit livre, abîmé quelque part dans ma … Continue reading Lone son cowboy n’est pas celui qu’on croit : No Country for Old Men